NOURALLAH BROTHERS – Nourallah Brothers
(Western Vinyl / Chronowax) – [site]
Connus (enfin, plus ou moins) pour leurs disques solo, les frères Salim et Faris Nourallah – Texans, comme leur nom ne l’indique pas forcément – ont réalisé il y a quatre ans un album à quatre mains et huit pistes qu’on réédite ces jours-ci, augmenté d’une deuxième CD d’inédits, sous une pochette reproduisant vraisemblablement des photos d’enfance. Soit une trentaine de chansons simples et nostalgiques, souvent brèves, écrites tout au long des années 90. Enregistrées avec les moyens du bord, elles sonnent un peu comme des démos soignées, même si certaines ne sont guère plus que des esquisses (par exemple, "Get Up and Get Out", sur le deuxième disque : peut-être la meilleure mélodie de l’ensemble, qui ne dépasse malheureusement pas les deux minutes). Si les Nourallah Bros. ont branché les amplis pour quelques morceaux du disque bonus ("Elizabeth Taylor"), la plupart des chansons s’inscrivent dans une veine pop-folk acoustique, paisible et fort orthodoxe, avec un batteur très intermittent, et auraient tout à fait pu sortir au siècle précédent, notamment dans la décennie 60 – les Kinks les plus déliés et les Beatles versant Macca apparaissent comme des influences évidentes. Chacun chante les morceaux de sa plume, frérot assurant les harmonies vocales, et comme on pouvait s’y attendre, on décèle peu de différences entre leurs styles d’écriture respectifs. D’où un ensemble très homogène, sans titres vraiment faibles, mais dont peu se détachent à la première écoute. A part quelques morceaux presque power pop (évoquant des Fountains of Wayne au régime sec), voilà une musique bien peu spectaculaire, très facile d’accès, mais qui demande de l’attention pour en saisir la beauté un peu renfrognée. Souvent, il manque peu de chose aux Nourallah pour que leur mélancolie soit aussi poignante que celle de Stephen Duffy (The Lilac Time) ou du regretté Elliott Smith ; ailleurs, on regrette les pirouettes mélodiques des Shins, ou la grâce brinquebalante des Jacobites. C’est un peu le haut du tableau de la Ligue 2 : encore quelques saisons et quelques efforts, et Salim et Faris – qui, apparemment fâchés après l’enregistrement de ces morceaux, préfèrent aujourd’hui faire carrière à part – joueront peut-être dans la cour des grands.
Vincent
A lire également, sur les frères Nourallah :
la chronique de « Gone » (2007)
Those Days Are Gone
A Morning Cigarette
Down
I’ll Be Around
My Little Innocent One
Christmastime
She’d Walk a Mile
Heaven Is The Day
Public Skool
I Wanna Be an Artist
I’ll Remember You
Someone that You Knew
Who Are We ?
The Lost Resort
Missing You
Somewhere the Lights Don’t Shine
Lightness and Space
Someone to Love
A Little Time
Estranged
One Love
Elizabeth Taylor
In My Dreams
Come Back
Get Up and Get Out
In Another Time
Where Has She Flown ?
You Don’t Want to See Me
Linda