ARMAN MÉLIÈS – Néons blancs et asphaltine
(Bizarrre K7 / Noise Digger / Chronowax) – [site]
Ce qui frappe avant tout à l’écoute de "Néons blancs et asphaltine", c’est sa douceur. L’atmosphère y est langoureuse, sans pour autant être apaisée. Et, telle l’écume laissée sur le sable par les vagues incessantes de l’océan, sa musique s’insinue délicatement en nos pores. La voix de Jan Fiévé (à ses heures également chroniqueur en ces pages) épouse tant l’écrin sonore de son oeuvre que l’on se prendrait presque à qualifier ce premier album d’instrumental. Il n’en est pourtant rien, et ses textes emplis de mélancolie habitent joliment l’espace, notamment sur les très beaux "Un pont sur la mer" et "Le Phare", chanté en duo avec Cyann de Cyann & Ben. Empreint d’un certain onirisme, aventurier dans ses arrangements, Arman Méliès semble découvrir avec calme, sous ses onze plages, des trésors de pacotille qui valent de l’or pour qui veut bien se donner la peine de se laisser porter à de douces rêveries. L’enjeu paraît pourtant bien loin de simples illusions pour celui qui chante "j’attends l’ouverture du sas" sur "1000 particules" ou encore "j’attends le soleil" sur "La peau des nuits". Alors à quelles chimères peut bien songer Arman Méliès ? Lui qui réussit là une production originale, où le clair-obscur du propos se noie dans la lumière des compositions, n’a plus à attendre que la vie lui fasse une place. Le doux dessin qu’il trace en bord de mer est une bien belle réponse au bruyant ressac auquel il tente d’échapper. Et si cela passe par les huit minutes de silence contenues par "Hollisong", hommage à Mark Hollis de Talk Talk, grand bien nous fasse.
Pimousse
Néons blancs et asphaltine
Un pont sur la mer
La logique des éoliennes (part.1)
San Andreas
L’échappée belle
Le phare
La peau des nuits
La logique des éoliennes (part.2)
Hantée
1000 particules
Hollisong