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Disques

Clogs – Stick Music

CLOGS – Stick Music
(Talitres / Chronowax)

CLOGS - Stick MusicTroisième album des Clogs après "Thom’s Night Out" et "Lullabye for Sue", "Stick Music" poursuit la quête sonore de cette formation américano-australienne inclassable, avec des perspectives quelque peu renouvelées. Comme il est indiqué au verso du boîtier, seule la moitié du quatuor – Padma Newsome et Bryce Dessner, par ailleurs membres respectivement honoraire et permanent de The National, le second jouant également dans le collectif de musique minimaliste Bang On A Can – a participé à l’enregistrement, avec trois musiciens d’appoint. Exit donc le basson de Rachael Elliott, qui drapait d’un voile de mystère la plupart des compositions. Ici, à part de discrètes percussions et quelques secondes de chant, tout est histoire de cordes : de guitares bizarrement accordées, de violons, de violoncelle ; et jouées d’autant de façons différentes que possible – frottées, pincées, frappées, triturées… D’où une large palette expressive, de la quiétude à une tension toujours sous-jacente. Un pied dans les folklores du monde et l’autre dans les recherches contemporaines, empruntant à la musique de chambre comme aux atmosphères anxiogènes des BO de Bernard Herrmann, Newsome et Dessner évitent autant la séduction facile des instruments "nobles" que l’hermétisme hautain des musiques "savantes", même si la leur demande assurément quelque effort. Comme sur les disques précédents, aucun morceau de "Stick Music" ne ressemble vraiment à ses voisins : à une pièce aride ("Beating Stick"), où les cordes jouent un rôle plus rythmique que mélodique, succède ainsi un bref morceau chanté par Newsome – le seul de l’album -, "Lady Go", qui rappelle les grandes heures du folk anglais tout en dégageant une sidérante étrangeté, comme s’il remontait du fin fond des âges. C’est ce refus des formats figés – pourquoi pas un prochain album totalement chanté ? – et cet aspect atemporel – une musique moderne dans sa forme, jouée sur des instruments qui ne le sont pas forcément – qui font tout le prix de l’œuvre de Clogs, des musiciens instruits qui n’apparaissent jamais encombrés par leur pourtant imposant bagage.

Vincent

A lire également, sur Clogs :
la chronique de « Lantern » (2006)
la chronique de « Lullabye for Sue » (2003)
la chronique de « Thom’s Night Out » (2002)

Ananda Lahari
Pencil Stick
Sticks & Nails
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Lady Go
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