DANIEL JOHNSTON – The Late Great Daniel Johnston – Discovered Covered
(Gammon records / Chronowax)
Si vous aimez les causes perdues d’avance, les musiciens autistes et les œuvres maudites, alors ce double album hommage à Daniel Johnston est fait pour vous. Concocté par Mark Linkous (Sparklehorse), un de ses plus fervents admirateurs, ce disque, qui révèle l’univers déjanté de l’artiste, complétera agréablement la discothèque des fans de la première heure en même temps qu’il constitue une entrée en matière idéale pour les néophytes. Les reprises du premier CD rassemblent la crème du rock américain indépendant (Eels, TV on the radio, Vic Chesnutt, Beck, Flaming lips, Mercury Rev…). Fidèles aux mélodies initiales, les groupes parviennent à magnifier les compositions de Johnston autant par leur interprétation personnelle que par une production efficace. Le résultat en forme d’inventaire de la musique populaire américaine (du punk garage au gospel approximatif) est à la hauteur de nos espérances.
Le second CD, enrichi d’un titre inédit, offre en miroir les versions originales de l’artiste, restituées dans leur contexte de création. Enregistrées avec les moyens du bord, les chansons de Johnston, souvent brouillonnes, dégagent pourtant une émotion brute et naïve immédiatement reconnaissable. Mélodies instinctives, refrains accrocheurs, énergie juvénile… la recette est empirique et le résultat imparable.
Ce beau coffret illustré par l’artiste lui-même (dessinateur à ses heures) abrite quelques perles musicales ("Good morning you", "Devil town", "Don’t let the sun go down on you grievience", "Impossible love"…) qui installent définitivement leur auteur au panthéon des songwriters de génie. Après l’inégal "Fear Yourself" (2002) et avant un prochain album à paraître en 2005, ce double opus fait le point sur une carrière en dents de scie jalonnée de productions confidentielles. En délicatesse avec sa maison de disque (pour des raisons évidentes de rentabilité) mais encensé par la presse spécialisée et une poignée d’aficionados (dont Kurt Cobain et REM), Daniel Johnston continue de soigner sa dépression chronique à coup de manifestes sonores sans concessions. Malgré les turbulences, Radio Johnston émet toujours pour notre plus grand plaisir ! Longue vie.
Luc
My life is starting over again
Don’t let the sun go down on your grievience
Impossible love
Living life
Walking the cow
Good morning you
Sorry entertainer
Devil town
Dream Scream
True love will find you in the end
Go
Blue clouds
Love not dead
Like a monkey in a zoo
Dead lovers twisted heart
Story of an artist
The sun shines down on me
King kong
Rock this town