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Disques

Stina Nordenstam – The World is Saved

STINA NORDENSTAM – The World is Saved
(A Walk in the Park / V2) – achetez ce disque

STINA NORDENSTAM - The World is SavedC’était en 1992, et en 1992, quand on entendait un titre intriguant chez Lenoir, on n’avait d’autre solution que de harceler son disquaire plutôt que d’aller le télécharger illico sur Internet. Il fallut donc attendre 2 ans que l’album abritant ces ovniesques "Return of Alan Bean" ou "He Watches Her From Behind" atteignent les bacs français, et mis à part un petit côté "jazz light" parfois exagéré, cet album débutait à merveille une belle histoire qui ne s’est pas démentie depuis.
Bien loin de se reposer sur son inimitable voix enfantine, la Suédoise a, en six albums, progressivement et sans esbrouffe, élargi son territoire, d’un des plus singuliers et personnels albums de reprises jamais sortis ("People Are Strange", tu l’as dit), au très pop "This is Stina Nordenstam", en passant par le plus radical "Dynamite".
Sur ce nouvel album, la mystérieuse Stina combine un peu toutes les composantes de ses albums précédents pour délivrer cet album quasi parfait qui marie les arrangement jazzy des premiers albums et les guitares en papier de verre de "Dynamite". De fait, l’effet de surprise passé depuis longtemps, c’est l’impression de facilité avec laquelle ces morceaux s’arrachent à la banalité du quotidien qui frappe au bout de quelques écoutes. L’oreille distraite pourrait trouver, de loin, cette mécanique trop bien huilée, mais la Suédoise sait cultiver une certaine bizarrerie insidieuse, assortie d’une variété rare dans le choix des arrangements, en particulier de cordes, qui fait qu’aucune de ces chansons ne ressemble vraiment à une autre, malgré la cohérence de l’album. On passe, en quelque sorte, sans s’en rendre compte, d’une bulle à l’autre. Certains titres peuvent passer pour plus anodins, mais se révèlent au fil des écoutes, ou écoutés isolément.
Mais ce qui achève de rendre ce disque particulièrement touchant, c’est la sensibilité qui y affleure en permanence, la dualité destruction/reconstruction qui marque la fin d’une relation amoureuse. Le tableau est sombre, il faut y picorer ça et là les signes d’espoir, sur l’introductif "Get on with your Life" et ses faux airs de Boléro de Ravel, la conclusion résignée de "Winter Killing" ("I’m safer with me here / and you there") ou le final – et très beau, et pourtant très triste – "The End Of A Love Affair" : "the end of a love affair / the world is born again". Sur ce sixième album, Stina ne réinvente pas sa musique ; l’enjeu était tout autre, et sans doute moins artistique, celui d’une renaissance. Et l’auditeur, sans voyeurisme (auditif) aucun, en profite largement. Une catharsis offerte sur du velours.

Guillaume

Get On With Your Life
Winter Killing
On Falling
Parliament Square
I’m Staring Out The World
From Cayman Islands With Love
The Morning Belongs To The Night
125
Butterfly
The World Is Saved
The End Of A Love Affair

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