SUPERCILIOUS – Next time we go sublime
(Monopsone / Chronowax)
Après Laudanum et Bathyscaphe, la sortie du premier album de Supercilious vient asseoir la crédibilité et la richesse du catalogue Monopsone. "Next time we go sublime" est un étrange et attachant disque qui pratique un cross-over pertinent entre la mélancolie électro d’hier (tout près du premier Archive) et des textures noisy à la limite de l’indus comme chez certains des artistes Warp (Chris Clark, par exemple). Le premier morceau donne le ton : beats lourds comme pulsés par une machinerie, faux inserts concrets, décrochage mélodique, voix aérienne, dialogues radiophoniques lointains, une subtile affaire de dosage du contraste entre la profondeur sonore et les scories de surface, un équilibre instable entre la joliesse et les saturations. Dès le second morceau, porté par une rythmique construite sur des breaks rapides et des points de suspension, on se dit qu’on tient peut-être là la réponse française à Telefon Tel Aviv ou le clone évolué et mutant (mi-chair mi métal) de la première mouture d’Archive (le hip-hop en moins). L’impression ne se dément pas tout au long du disque, dont l’atmosphère vacille régulièrement entre obscurité et trouées lumineuses, instillant parfois d’étranges effets de réminiscence. Ainsi de "Energy has forgotten my arms", dont le chant commence par le même mot et la même vibration que "Londinium", ainsi de "Three points" dont la flambée de violons ramène vers un semblable rivage. Avec ce sentiment stupide pour l’auditeur qui se dit que "c’est cela même et déjà autre chose", comme si la matrice avait produit des rejetons plus avancés, plus intelligents et expérimentaux. Digne descendance qui promet de beaux lendemains. Next time we go sublime : je suis prêt à parier dessus.
David
Matriarcal society
Give us back to the witches
Ideal son in law
Back to the old summer days
A huge nice place for no one
Energy has forgotten my arms
Three points
Marion Spike
Juliette
Dust did’nt answer
Senor Alec Thompson