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Gravenhurst – Interview



GravenhurstDécouvert il y a trois ans par le biais d’un délicat et prometteur album (qu’il renie presque aujourd’hui !), Nick Talbot devrait profiter de la réédition sur le prestigieux label Warp de son deuxième album, « Flashlight Seasons » pour se tailler une belle petite côte d’amour tant ce dernier concrétise les belles promesses du premier. Nous l’avions rencontré fin juin, alors que l’album allait sortir en France. Depuis, il a ravi le public du Palais du Grand Large à la Route du Rock, et on espère qu’il a trouvé un endroit convenable pour enregistrer ses batteries…

Ton nouvel album n’est pas réellement nouveau, en fait il est déjà sorti l’an dernier. Comment se fait-il que Warp le réédite ?
J’ai monté mon propre label pour sortir mes disques en Angleterre, Silent Age. Aux Etats-Unis mes disques sortent chez Red Square. Avec Silent Age, nous avons aussi sorti des disques d’autres artistes, notamment un EP du groupe Mole Harness, de la musique électronique. Il est beaucoup passé sur BBC Radio 3. Et un type qui bosse pour Warp, Stuart, l’a entendu, l’a apprécié, est allé visiter notre site web, m’a envoyé un email me demandant de lui envoyer tout ce qu’on avait sorti, et il a beaucoup aimé Gravenhurst. C’est comme cela que la connexion s’est faite.

Le style de ta musique est pourtant très différent du style habituel des artistes Warp, à quelques exceptions près. Quel effet cela fait de se retrouver sur ce label ?
C’est chouette… ça peut effectivement en perturber certains !

Ton premier album est sorti il y a deux ans…
Cela semble faire très longtemps…nous l’avons repressé. Etait-ce en 2001, en 2002 ? ah tu en as un exemplaire… c’est le premier tirage, sur Mob Star, avant que je ne monte Silent Age. Et l’adresse internet Gravenhurst.org n’existe plus ! je ne me souviens plus quand c’était, peut-être 2001. Je l’avais enregistré longtemps avant en tout cas, j’ai été malade et je n’ai pas pu jouer de guitare pendant un certain temps, donc il est sorti presqu’un an et demi après que je l’ai fini. Il m’ennuyait déjà quand il est sorti !

Quel avait été ton parcours musical avant ce disque ?
J’ai joué dans un groupe nommé Assembly Communication, qui sonnait comme les Chameleons. Nous écoutions beaucoup les Smiths, Joy Division et My Bloody Valentine. Et quelqu’un nous a fait écouter les Chameleons et on s’est dit « merde, on sonne comme les Chameleons ! ». On ne les avait jamais écoutés avant. Mais on s’est dit, tant mieux, ce qu’ils faisaient est vraiment bien. J’ai commencé à faire des trucs en solo sous le nom de Gravenhurst. Assembly Communication s’est en fait arrêté quand Luke, notre bassiste, a trouvé la mort dans un accident de voiture. Mais en fait, quelques chansons de Gravenhurst, même sur « Flashlight Seasons », comme « Bluebird » datent de cette période et ont été écrites pour Assembly. Certaines sont vraiment anciennes. Les chansons d’ « Internal Travels » étaient par contre toutes récentes au moment où je les ai enregistrées. En fait, au moment d’enregistrer « Internal Travels », j’avais déjà l’essentiel des chansons du deuxième, mais je me suis dit que je les enregistrerai plus tard, car elles étaient meilleures, et je ne me sentais pas assez fort en technique d’enregistrement à l’époque.

J’ai parcouru ton blogue aujourd’hui, et à sa lecture, on y comprend que l’enregistrement semble être un des tes problèmes principaux…
La plupart du temps, j’enregistre tout seul. Mon ami Simon m’a aidé à enregistrer le premier album, mais maintenant, je me débrouille tout seul. Je n’ai pas assez d’argent pour me faire aider ou enregistrer dans un studio, et j’aime bien travailler seul, j’aime bien la façon dont les choses se développent quand tu enregistres chez toi. Mais il est vrai que c’est parfois un peu difficile. Sur la fin de morceaux, si tu montes le son, tu peux m’entendre en train de bouger ma chaise, ou des trucs comme ça. Il y a aussi un click audible à la fin des chansons, c’est le bruit du magnétophone 12 pistes… Le premier son qu’on entend sur « Flashlight Seasons », c’est une chaise qui grince… c’est un son que j’aurais eu du mal à obtenir si j’avais enregistré en studio.

Comment composes-tu tes morceaux ? d’abord à la guitare ?
D’abord je commence par trouver le titre. Ensuite cela m’inspire un texte, et une fois que je suis satisfait du titre, j’essaie de le mettre en musique, parfois en réutilisant des parties de guitare que j’ai en réserve, parfois avec du nouveau. Une fois que j’ai la guitare et la voix, j’enregistre, et j’ajoute la basse, d’autres éléments, puis la batterie. Quand je commence à enregistrer, je ne sais jamais à quoi ça va ressembler vraiment. Une bonne part du processus d’écriture repose sur l’enregistrement.

La production du nouvel album me semble plus subtile que sur le premier.
J’utilise de plus en plus d’instruments. Il se passe beaucoup plus de choses sur le nouvel album que sur le précédent. Plus de batterie, plus d’orgue. Le premier album était assez minimal.

La dernière chanson du premier album, « Meet the Family », était assez différente du reste : plus longue, plus ambitieuse…
Oui. Je savais qu’il fallait que ce titre soit en dernier. Parce que je savais que c’était ce que je voulais faire en suite, qu’il fallait que j’indique la direction que je voulais suivre pour « Flashlight Seasons ». Quand j’ai commencé à faire « Flashlight Seasons », je voulais vraiment une batterie assez lourde, comme sur « Meet the Family », mais je n’avais plus d’endroit où l’enregistrer, alors qu’à l’époque de « Internal Travels », j’avais à ma disposition une grande maison d’étudiants où je pouvais faire beaucoup de bruit. Ce n’était plus le cas pour cet album, c’est pour cela que les batteries sur « Flashlights Seasons » sont assez calmes, jouées avec des balais… J’aurais souhaité des rythmiques plus appuyées, mais j’ai dû faire avec les contraintes de là où j’habitais. Le fait que ce dernier morceau soit très différent du reste de l’album, c’est une idée à laquelle je tiens. Tu connais les Talking Heads ? Les derniers titres de leurs albums étaient toujours très différents du reste du disque, une manière d’indiquer vers quoi irait l’album suivant. Mais je ne l’ai pas fait pour « Flashlight Seasons » !

Parce que tu ne sais pas encore ce que tu vas faire ensuite ?
Je sais ce que je vais faire ensuite, mais je ne l’ai vraiment pas indiqué sur « Flashlight Seasons ». Je vais probablement m’éloigner du folk, moins user du fingerpicking. Comme nous faisons de la scène à trois, la musique risque de prendre plus de relief, être plus agressive. Peut-être que cela ressemblera plus à Assembly en fait.

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