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Disques

Devendra Banhart – Rejoicing in the Hands

DEVENDRA BANHART – Rejoicing in the Hands
(XLrecordings / EMI)

DEVENDRA BANHART - Rejoicing in the Hands Ce disque a tout pour devenir un mythe : un enregistrement en 10 jours dans une grande maison vide d’Alabama, la personnalité de son auteur, sorte de troubadour moderne au visage de christ brun vivant sur la route au gré de ses humeurs vagabondes, un blues blanc intemporel qui aurait pu aussi bien être enregistré dans les années 30 ou 60. Cette sensation d’être hors du temps nous laisse à croire que ce disque est hanté. On y sent en effet la trace d’autres disques, d’autres artistes, des empreintes légèrement effacées sur la poussière d’un vieux piano de bastringue. Mais dès que l’on croit saisir une filiation, les liens s’estompent. Les références y sont comme des fantômes.

Il faut donc prendre le temps d’écouter ce deuxième album de Devendra Banhart pour espérer y entrevoir les spectres de Tim Buckley, de Karen Dalton ou, plus furtivement, de Nick Drake.

En effet, toutes ces influences se mêlent si bien qu’elles disparaissent pour laisser place à un album à nul autre pareil. Pour réaliser ce miracle, une voix à la nonchalance habitée accompagnée d’une seule guitare suffit. Point d’arrangement superflu ici : on perçoit parfois un vibraphone, une touche de piano, un peu de violon pour appuyer une ambiance de cabaret, mais l’essentiel, c’est à dire les chansons, est porté par la voix haut perchée et chevrotante de Devendra Banhart. Car cet album est avant tout un recueil de chansons, de bonnes chansons : « It’s A Sight To Be Hold » et son refrain entêtant frise la pop la plus légère, « Will Is My Friend » nous touche comme une chanson de Will Oldham (coïncidence ?). Contrairement à une tendance bien établie chez nombre de folkeux actuels, les morceaux ne sont pas tristes. On se prendrait même à danser sur « Fall », à rire sur « To Dolos Dolores ».

On sent chez Devendra Banhart une urgence à chanter ses chansons, à les faire vivre, à s’y lover. Il est un interprète : il possède cette faculté de les jouer comme joue un acteur, avec une grande part d’expressivité. De fait, il n’a pas besoin d’artifice de production : sa présence nue suffit. De ce dénuement naît la beauté de ce disque. Rejoicing In The Hands est la grande richesse de Devendra Banhart : il est son unique viatique de clochard. De clochard céleste évidemment.

Vinnie Terranova

This Is The Way
It’s A Sight To Be Hold
The Body Breaks
Poughkeepsie
Dogs They Make Up the Dark
Will Is My Friend
This Beard Is For Stobhan
See Saw
It’s Moking In The Temple Of Artesanmimigry
Rejoicing In The Hands
Fall
To Dolos Dolores
When The Sun Shone On Wetiver
There Ivassun
Insect Eyes
Autumns
Child

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