LUKE – La tête en arrière
(Le Village Vert / BMG)
Passé les comparaisons inévitables avec Noir Désir, que peut-il bien rester de ce second opus de Luke ? Les bordelais (d’origine contrôlée ?) ont le même tanin énervé, la même robe rouge écarlate, les mêmes effluves d’urgence. Et si le cépage n’a pas vieilli dans les mêmes fûts, tout laisse à croire qu’il s’agit bien pourtant du même terroir. Si la cuvée possède un air de déjà-vu, elle développe surtout un nerf (en) tendu. Ainsi, peu d’albums peuvent cette année, à l’instar de "La tête en arrière", se targuer d’héberger en leurs sillons pas moins de cinq singles péremptoires. Et qui aujourd’hui, hormis Franz Ferdinand, se joue de notre âge pour nous donner à nouveau envie de retrouver nos seize ans et l’insouciance d’un amical pogo dans les trois premiers rangs d’une fosse enfumée ? Malgré tout, les atouts de Luke sont aussi ses pires défauts. La fraîcheur adolescente des compositions est aussi sa limite. Car si la face A emballe l’auditeur dans sa course, la face B s’effondre un tant soit peu dans le bon sentiment et le politiquement correct. Bref, au long de ces onze titres, Luke n’est jamais meilleur qu’avançant tête haute et fière, de "Comme un seul homme" à "Hasta siempre", mais s’avère désarmant de facilités alignées tête baissée mais hautaine sur la suite. Rappelant d’ailleurs, de cette façon aussi, leurs brillants aînés.
En tout cas, après l’écoute, reste prégnant un fort désir de juger sur pièce les qualités scéniques de ces jeunes gens, pour voir s’ils tiennent face aux mentors.
Pimousse
Comme un homme
Soledad
La sentinelle
Le reste du monde
Hasta siempre
L’espèce humaine
Seveso
Petite France
Tout va bien
Ressource humaine
Zoé