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Disques

Ben Weaver – Stories Under Nails

BEN WEAVER – Stories Under Nails
(Fargo / Night & Day)

BEN WEAVER - Stories Under Nails Tous ceux qui étaient présents au concert de Ben Weaver le 10 avril en première partie de Mark Olson peuvent le certifier : avec son torse large comme une barrique de Jack Daniel’s et sa mâchoire à angle droit mangée par une barbe d’apôtre, Ben Weaver a une gueule. Les mêmes qui se sont laissés envahir par ce chant de fosse commune, dense et profond comme une forêt primitive évoquant, si la chose est imaginable, un hybride entre Tom Waits, Leonard Cohen et Leadbelly, le confirmeront : Ben Weaver a également une voix. Et accueillir chez soi cet homme des bois de l’Oregon pour l’entendre raconter ses histoires sous les ongles oblige à se rendre à l’évidence : Ben Weaver sait aussi écrire des chansons.

Stories Under Nails n’est pas de surcroît un coup d’essai dans lequel un jeune et prometteur espoir donnerait tout ce qu’il a pour glisser lentement ensuite vers la médiocrité et l’oubli : c’est le quatrième album de Ben Weaver (les trois précédents n’ayant été repérés que par quelques journalistes fouineurs et britanniques), ce qui explique la stupéfiante maturité d’écriture (les morceaux longs durent aussi longtemps que nécessaire, les titres plus courts s’arrêtent juste quand il faut) chez un type de 25 ans. Si certaines influences sont parfois un peu trop évidentes (Tom Waits sur « John Martin »), l’évidence mélodique de l’accordéon dans « Cold House », la beauté désabusée de l’incroyable « 40 Watt Bulb » ou « Old Mission » (et le sens de la formule qui va avec) et le balancement serein qui parcourt « Voice in the Wilderness » ou « Sway with me » finiront d’emporter l’adhésion des plus réfractaires.

Ben Weaver écrit des chansons pour les mêmes raisons que nous avons besoin d’en écouter – et c’est ce qui nous le rend si proche dans ses obsessions – et il est impossible de ne pas ressentir chez lui la même passion brûlante qui accompagnera pour vous la découverte de cet incroyable disque. Dans le genre (dominante folk rural avec des arrangements ouvragés à base d’accordéon, de pedal-steel, d’orgue et quelques cordes : une musique finalement beaucoup plus élaborée qu’il n’y paraît au premier abord), il n’a aujourd’hui aucune concurrence. Sauf si Sprinsgteen refaisait Nebraska.

Jean-Christophe

Grieve all you want
Voice in the wilderness
Old mission
Sway with me
John Martin
Cold house
Like a wound
40 watt bulb
Handed down
Old mule
Broken by 2
Ragged words

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