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Disques

Movietone – The Sand and the Stars

MOVIETONE – The Sand and the Stars
(Domino /PIAS)

MOVIETONE - The Sand and the StarsQuelques mois après la réédition de leur premier album, Movietone nous propose un nouvel opus placé, encore une fois, sous le signe du Velvet.
Cette parenté ne doit pas nous abuser car c’est la face apaisée et lumineuse de l’œuvre du Velvet qui inspire le travail des bristoliens. On est plus proche du troisième album que des frasques sonores de "White Light White Heat".
On baigne donc ici dans des ambiances crépusculaires. La quasi-absence de section rythmique, la prééminence des rythmes ternaires, l’utilisation du basson, de la clarinette, comme autant de cornes de brume, habillent les morceaux d’une légère vapeur.
L’absence délibérée de virtuosité dans l’interprétation, qui peut être chez certains un procédé, est ici au service des morceaux. La voix, susurrée, est toujours proche de la rupture. Une impression de fragilité se dégage donc de l’album. Elle est accentuée par la construction des chansons, faites de petites touches, promesses d’envols qui ne viennent jamais.
D’apparence simple (deux ou trois accords), les harmonies se révèlent plus complexes qu’il n’y paraît. La composition permet en effet la superposition de couches mélodiques sans jamais nuire à la cohérence des chansons.
L’album est très homogène mais trois pièces se distinguent cependant.
Tout d’abord, le magnifique "the Stars And the Sand", un de ces morceaux qui utilisent le silence comme matière musicale. Si le chant fait penser, au début, à Belle and Sebastian, on ne peut s’empêcher de faire le lien avec le "Master and Everyone" de Bonnie Prince Billy qui, lui aussi, a su utiliser les possibilités offertes par le silence pour créer un grand disque de recueillement.
"Let Night In" s’ouvre sur une ligne de piano maladroite et entêtante pour laisser place à une plage de basson-clarinette qui nous plaque doucement au sol au moment où, chez d’autres, le morceau se serait envolé.
Le très aquatique "We rode on" offre un magnifique moment où basson et clarinette se répondent comme le flux et le reflux de l’océan. Une trompette déchire parfois ce doux balancement.
A la frontière de la pop et du free jazz, l’univers intimiste de Movietone devrait donc séduire les auditeurs en quête de sérénité.

Vincent Subverville

A lire également, à propos de Movietone :
chronique de « Movietone » (2003)

The Sand and the Stars
Ocean Song
In Mexico
Pale Tracks
Let Night In
We Rode On
Snow is Falling
Not Even Close
Red Earth
Beach Samba
Near Marconi’s Hut

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