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Black Lipstick – Converted Thieves

BLACK LIPSTICK – Converted Thieves
(Glitterhouse / Chronowax)

BLACK LIPSTICK - Converted ThievesÀ défaut d’être très informative, la bio des Texans de Black Lipstick est plutôt amusante. On y apprend par exemple que la batteuse, Elisabeth Nottingham, n’avait jamais joué de son instrument avant d’intégrer le groupe (et de se plonger, visiblement, dans la méthode accélérée Moe Tucker) ; ou que le bassiste, Steve Garcia, a racheté 150 $ une basse au légendaire Mike Watt, mais qu’il a dû ensuite revendre l’ampli pour payer son loyer. D’ailleurs, lors de l’enregistrement de ce premier album (sorti l’année dernière aux Etats-Unis), tous les musiciens étaient plus ou moins dans la dèche, ce qui explique sans doute pourquoi le disque ne sonne pas vraiment comme du 48-pistes digital (et le livret, avec ses montages naïfs de photos et de dessins, n’a pas dû être non plus réalisé avec le dernier cri de la PAO). Mais si les Black Lipstick n’ont pas d’argent, ils ont des idées et de la classe à revendre. Bien sûr, comme leur nom gentiment ridicule le laisse supposer, ils font du rock brut de décoffrage, ce qui n’est pas d’une originalité folle en ce moment. Leur origine sudiste semble toutefois les avoir préservés de la hype et de la déférence vis-à-vis des ancêtres du Nord – New York, Boston, ou Detroit. Fin lettré, Black Lipstick fait de la musique avec plein d’influences (Velvet, Modern Lovers, Pavement, et peut-être même The Fall ou les Pastels, voire les Vaselines), mais aussi et surtout avec la fraîcheur et l’aimable dilettantisme des faux cancres. Ce groupe croit que le rock reste à inventer, ou fait comme si. À l’écoute de "Converted Thieves", on pense moins aux Strokes ou aux White Stripes, ces bons groupes pour radios pop-rock grand public, qu’aux moins exposés et plus aventureux Fiery Furnaces ou Walkmen – Black Lipstick partageant avec ces derniers, outre un style vestimentaire chic et sobre, très "college", le goût des références new wave (l’intro de "Voodoo Economics" rappelle beaucoup Cure période "Seventeen Seconds"). Porté par des textes très mordants ("So he left you, and your heart is feeling brittle/Well, he’s just a prick, so this will only hurt a little"), l’ensemble n’est pas toujours très abouti, les chansons ressemblent parfois davantage à des bout-à-bout – inspirés – de riffs et de fragments de mélodies, mais l’album se révèle au final beaucoup plus excitant que bien des disques à la perfection glaçante. De belles promesses.

Vincent

Voodoo Economics
Serpentz
Hot Sinners
Ease Back
Corporate Happy Hour
Yesterday’s Horoscope Was Right
Dirges Are Downers
The Memorial Day Miracle
Texas Women
Self-Centered and Determined
Bonus Tracks

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