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Concerts

The Servant – La Boule Noire, samedi 21 février 2004

THE SERVANT – La Boule Noire, le 21 février 2004

La Boule Noire est une salle en long qui a la particularité d’être bordée sur ses côtés par des banquettes. Les petits malins ont trouvé un truc pour avoir une meilleure vue sur la scène : pendant l’attente, ils font mine d’être las au point de s’écrouler sur la banquette et, dès que le concert commence, les voilà debout sur leur promontoire, dominant la foule de deux bonnes têtes.
Pas de pot, la première partie française ne fait pas dans le spectacle visuel. Le chanteur présente son groupe dans un marmonnement incompréhensible (on apprendra plus tard qu’il s’agissait de 3 Guys Never In, des Tourangeaux qui doivent bientôt sortir un premier album) et, après un premier morceau terne, bredouille : "on est fatigués, désolé". Passionnant… Heureusement, la suite est plus convaincante, oscillant entre une pop atmosphérique et une europop réjouissante. Le chanteur a une bonne voix, le tempo est efficace, on voit des têtes remuer en rythme dans l’assistance. Reste quelques digressions oiseuses à bannir, comme disait ma prof de français. A suivre.

The Servant enchaîne dans une veine plus directe, plus franche du collier. Toutes les chansons de l’album passent l’épreuve de la scène, "Cells", "Beautiful Thing", "Liquefy", "Orchestra", "Jesus Says" et surtout "I Can Walk in your Mind" en tête. Voilà de la pop évidente, accrocheuse et baroque, drôle et sans prétention. D’ailleurs, les poses simiesques du charismatique Dan Black, leader du groupe, rappellent qu’on n’est pas là pour se prendre au sérieux mais juste pour s’amuser en se moquant du ridicule. Le chanteur montre l’exemple : il grimace, roule des yeux, gesticule, donne des coups de coude dans l’air, le tout dans l’étroit périmètre de la scène. Dan Black a un air de ressemblance avec quelqu’un de connu. Après une heure à se creuser la tête, on trouve : on dirait Ben Stiller sous ecsta. Curieux personnage. Mannequin intérimaire pour Vogue Homme, il dépasse d’une tête tous les autres membres de sa bande, vilains petits canards sortis de quelques obscurs rades anglais. Lui, Dan Black, le joli paon, se pavane, lance des œillades sexy aux filles du premier rang. Oui, il en fait des tonnes, mais les autres chanteurs ont font tellement peu… A force de voir sur scène des groupes tristes prostrés derrière leur guitare, on avait fini par croire que la pop s’écoute la mine longue, une bière tiède à la main, dans un nuage de fumée de cigarettes. On avait oublié que la pop peut aussi se voir et se danser. Merci à The Servant de nous l’avoir rappelé.

Vincent Noyoux

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