PEGGY HONEYWELL – Honey For Dinner
(Agenda music / Discograph)
Allons-y pour une accroche facile mais efficace : avec « Honey For Dinner » Peggy Honeywell (de son vrai nom Clare E. Rojas) lance un genre musical relativement inédit, disons l' »anti-country ». On pourrait aussi appeler ça du « twee-roots ». Un seul mot pour décrire ce disque : charmant. Le charme de la simplicité, de l’ingénuité, de la fraîcheur. Avec une guitare, un banjo, quelques percussions et des amis (David Pajo de Papa M, Paul Oldham le frère de l’autre), la délicieuse miss Honeywell crée une petite oasis musicale. En gros : des racines dans la country féminine historique (Kitty Wells, Loretta Lynn) et des branches dans lesquelles Peggy est la voisine de Jonathan Richman. De sa voix à la fois sucrée et un peu fatiguée, elle raconte des histoires de coeur bien sûr (« sorry that I can’t go with you, even though you want me to, I don’t want to live on the moon »). Mais point de tristesse ici : avec ses rythmes chipés à la country et au rockabilly le plus minimal, cette petite cousine de Peggy Lee et de Lois Maffeo reste dans l’anticyclone des musiques délicatement enjouées et sautillantes (10 chansons en 21 minutes : pas le temps de jouer les pleureuses). Un doute survient au dernier morceau : cette reprise bancale et dépenaillée du « All Shook Up » d’Elvis Presley révèle une Peggy d’autant plus sexy qu’elle ne joue pas la carte de l’allumage en règle. Et on se rend compte de la perversité de la miss ! Moi qui pensais qu’on tenait là une musique de fond idéale pour discuter des mérites ou non du dernier Belle & Sebastian, on se retrouve dans un honky tonk enfumé où les routiers boivent leur Bud en discutant de cul et de baseball. Et ceux qui un moment plus tôt braillaient des obscénités tombent d’un coup à genoux devant tant de fausse candeur. Méfiez vous des filles (trop) charmantes.
Laurent
Sympathy Date
Redlight Runnin Baby
Darlin Man
Moon
Hug My Heart
Puppy Love
Honey For Dinner
Games
Bower Bird
All Shook Up