WHEAT – Per Second, Per Second, Per Second, Every Second
(Columbia / Sony)
Les Wheat, ce nom ne vous évoque sûrement pas grand chose ? Tout au plus les ranchs et les plaines à perte de vue du middlewest américain, autant dire un paysage bien éloigné des compositions du trio natif de l’état du Massachusetts. Trio souffrant donc d’un cruel manque de notoriété et de reconnaissance. Le pire étant qu’avec "Per Second, Per Second, Per Second, Every Second", les Wheat n’en sont pas à leur coup d’essai : ils publient (déjà) leur 3ème album officiel d’une discographie fournie mais non moins officieuse. L’histoire s’avérerait-elle n’être qu’une perpétuelle répétition pour nos trois jeunes hommes ? J’espère que non et leur récente signature chez le géant japonais Sony témoigne de leur volonté de faire partager leur musique au-delà de leur trou natal.
En 99, l’album "Hope And Adams" ne m’avait qu’à moitié convaincu et depuis j’avais perdu toute trace de Scott Levesque et de ses 2 acolytes (faisant planer le doute sur une éventuelle séparation). Les rôles semblaient avoir été clairement définis : le groupe ne serait qu’un énième rejeton de la pop-indé, une sorte de sous Delgados, où l’alchimiste Friedmann viendrait tester toutes sortes de potions afin de les porter en bonne et due forme à ses poulains (Flaming Lips et Mercury Rev). Je ne pariais donc pas cher sur la peau des Wheat marchant éternellement dans l’ombre un peu trop large de ses grands frères américains. Mais voilà, c’était sans compter sur leur capacité à s’auto-régénérer (entendez le musicalement) tout en s’appuyant sur l’expérience et la complicité du sorcier Friedmann (à mon plus grand étonnement). Les Wheat durant ces quatre années qui les ont séparés de leur précédent opus, n’ont pas chômé puisqu’ils ont su se détacher du "made Friedmann" (la fameuse patte psychédélique) pour s’attaquer à un style nettement plus radical : la power pop. On pense désormais à Nada Surf ou encore à Spearmint ("Close to Mercury", "World united") tout en gardant au compte-gouttes leurs ballades langoureuses ("Go Get The Cop", "The Beginner"). Mais dorénavant les Wheat ne s’accrochent plus au passé, finis les complexes d’infériorité, finis les riffs de guitares timides et les batteries larmoyantes, place à la fougue, à la jeunesse, aux mélodies accrocheuses et entêtantes portées par la voix chaude et rugueuse de Scott Levesque. Les Wheat assument et revendiquent leur nouveau statut musical, un statut plus que jamais tourné vers l’avant. Les Wheat vous tendent la main, qu’attendez vous pour la saisir ?
Florian
I Met A Girl
Breathe
These Are Things
Life Still Applies
Go Get The Cops
Some Days
World United Already
Hey, So Long (Ohio)
The Beginner
Can’t Wash It Off
Closer To Mercury
This Rough Magic