PEARLENE – Murder Blues and Prayer
(Dim Mak / Chronowax)
Pearlene est la dernière découverte du label Dim Mak. La première question que je me pose, c’est comment les dénicheurs de la hype ultime que sont les Kills ont bien pu mettre la main sur ces paysans du rock. Pearlene, c’est le rock dans tout ce qu’il a de plus terrien, de plus sombre, le blues dans ce qu’il a de plus primaire, de plus violent. Après une seule écoute de leurs mélodies terreuses labourées par des guitares rouillées, je voyais très bien le clip idéal. La famille de dérangés anthropophages de Texas Chainsaw Massacre tient les instruments, ça hurle à la mort, ça scie les guitares, c’est sombre, crasseux, glauque, les asticots dansent dans les plaies purulentes. Écouter cet album c’est écouter la bande son gothico-blues de "and the ass saw the angel".
Imaginons un instant que Mick Jagger se soit acheté un beau tracteur Massey Fergusson avec ses premiers cachets en lieu et place d’une petite Jaguar et voilà Pearlene. Le sud bouseux, rétrograde, aussi crasseux que les White Stripes peuvent être aseptisés. Les alcoolos bas du front de Pearlene évoquent l’énergie qui traversait les prestations scéniques de 16 HorsePower. "Murder Blues and Prayer" est un album traversé d’évidences, de jurons, de violence, de crasse, de traditions grossières, de beauté noire. Les vociférations de Reuben Glaser évoquent tour à tour le MC5 droit dans des bottes de caoutchouc couvertes de fumier ou Blind Willy Nelson branché sur 220 volts. Ça tabasse sec dans la cour de la ferme et la musique s’écoute, un verre de whisky "fait maison" à la main, en lutinant sa cousine. Une vraie musique de dégénéré.
Gildas
You done told everybody
A kiss on the lips
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Livin is…
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Honey halleluja
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murder Blues and Prayer
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Wayigo