Souvenez vous, c’était il y a un an, lors de nos chaudes soirées d’été, nous tâchions alors, pour bon nombre d’entre nous, de nous déhancher du mieux possible sur le sulfureux single « House of Jealous Lovers ». Le responsable de cette bombe rétro futuriste, c’était un petit groupe de Brooklyn répondant au doux patronyme de The Rapture. Propulsé nouvelle figure de proue des formations en « The » de la scène New Yorkaise suite à la vacance provisoire du trône tenu par Julien Casablancas et sa bande, The Rapture livre enfin son premier album, disque hybride entre disco-punk, électro-house et rock psychédélique. Mais qu’en est-il d’un buzz savamment annoncé et outrageusement orchestré ? Le moins que je puisse vous dire est qu’après leurs deux premiers singles salués par la critique et le public, les quatre garçons avaient particulièrement le vent en poupe…
La suite se révèle malheureusement beaucoup moins brillante, l’album et la musique de The Rapture étant comparables à la copie d’un élève qui aurait eu les bonnes idées mais un manque cruel de bon sens dans la reformulation. Résultat, je me retrouve avec un plat fort indigeste que j’ai tout le mal possible à avaler malgré le talent et l’expérience du duo de remixeurs/producteurs aux manettes de la finition (James Murphy et Tim Goldworthy les têtes pensantes de l’écurie DFA).
Une Electro-house à la limite du ridicule sur les titres « Olio » et I Need You Love », une ballade pseudo romantique sur « Open up Your Heart », une basse un peu trop Peter Hookienne sur « Echoes » et des influences souvent un peu trop indéniables (Gang of Four, The Cure, Pil) concourent à faire de cet album l’une des plus belles supercheries du moment. Les deux seuls morceaux tirant leur épingle du jeu selon moi étant bien évidemment le tube inter planétaire « House of Jealous Lovers », entrelacs de guitares fougueuses aux rythmiques hors pairs alliant un rock garage sale à une électro discrète mais raffinée et le titre « Kills », petite bombe foudroyante aux beats complexes nous remémorant que nos jeunes hommes viennent de New York capitale du breakbeat.
Lors de mon passage récent chez mon disquaire j’ai pu voir apposé un sticker sur le CD qui mentionnait « The Rapture, le futur du rock New Yorkais », autant vous dire qu’en cette période de vaches maigres tous les arguments semblent être les bienvenus pour vendre.
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