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Disques

Ben Kweller – Sha sha

BEN KWELLER – Sha Sha
(Ato records/BMG)

BEN KWELLER - Sha ShaCe genre de type, au lycée, vous ne l’aimiez pas beaucoup : l’exemple même du va-de-la-gueule connaissant le succès à la fois dans ses études et avec les filles, l’enfant prodige et prodigue de ses charmes et dispensant son aura avec un parfait naturel. Ce dernier terme est d’ailleurs le plus adéquat pour décrire la musique de Ben Kweller sur ce disque, sorti aux Etats-Unis en 2002 mais parvenu seulement chez nous ces jours-ci. Ce jeune texan élevé dans un univers musical idoine (son père est ami avec Nils Lofgren, guitariste précis de Springsteen et Neil Young) n’hésite en effet jamais à tremper sa plume power-pop dans la douceur suave d’un piano mielleux ou des chœurs montés comme une crème chantilly- bref, à se tenir debout en équilibre sur l’étroit fil de fer du mauvais goût sans jamais basculer (sauf peut-être sur "No reason" où la voix qui s’étrangle rappelle trop étroitement celles de Johnny Rotten ou Thom Yorke- les deux n’étant pas incompatibles- pour vraiment adhérer). Car ce qui sauve Ben Kweller (par exemple de tous ces ba-ba-ba-ba-ba et de tous ces wo-wo-wo-wo-wo ou du piano très Elton John de "In other words") est la constante inventivité dont il fait preuve dans l’écriture de ses morceaux ou sa capacité à glisser quatre idées de chansons dans le même titre quand nombre de ses contemporains ont du mal à dégotter une – en résumé, on a l’impression d’essayer une belle voiture neuve dont un vendeur un peu hâbleur mais diablement charmeur vous fait découvrir toutes les performances en accélération et en reprise (on se sent un peu niais mais on s’amuse). Et pour finir de vous convaincre, sachez que les lyrics de ce tout jeune homme se révèlent tout aussi subtils qu’aisément fredonnables ("Commerce, Tx", outre qu’il s’agit d’une sacrée chanson, décrit la vie d’un slacker américain avec autant d’à-propos mais plus de rouerie et d’ironie que Larry Clark dans ses films). On a toujours besoin d’un Ben Kweller chez soi pour découvrir que la vie peut être aussi folichonne et mutine qu’un sourire de lolita et qu’on a le droit d’être bêtement heureux de temps en temps -au cas où, depuis le lycée, vous ne vous en seriez pas aperçus.

Jean-Christophe

How it should be (sha sha)
Wasted and ready
Family Tree
Commerce, Tx
In other words
Walk on me
Make it up
No reason
Lizzy
Harriet’s got a song
Falling

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