SR CHINARRO – El Ventrilocuo De Si Mismo
(Acuarela)
Autant vous l’avouer tout de suite, ce nouvel opus du génie de Séville est un sommet. Et pourtant, on aurait pu craindre un essoufflement tant l’insatiabilité et la longévité d’Antonio Luque en auraient épuisé plus d’un. Mais dix ans de carrière, une demi-douzaine d’albums et autant de maxis n’ont en rien entamé l’enthousiasme du sévillan. Mieux encore, il semblerait bien que l’intéressé se soit bonifié avec l’âge.
Sur cette nouvelle livraison, Sr Chinarro renoue avec ses vieilles accointances musicales, celles qui avaient déjà fait toute la saveur du fabuleux "Noseque, Nosecuantos". Une touche furtive de Felt, une réminiscence des Smiths, les fantômes bienveillants d’Idaho et de Swell donnent naissance à une œuvre hybride mais néanmoins parfaitement cohérente. Cette unité, on en avait déjà repéré la pierre angulaire lors des précédents disques du groupe : la voix sépulcrale d’Antonio qui donne une dimension quasi messianique à des textes labyrinthiques et surréalistes.
Mais cette fois-ci, Antonio a préféré les formats évidents aux circonvolutions aléatoires de certains de ses derniers efforts (le difficile "La Primera Opera Envasada En El Vacio" sorti en 2001 était assez déroutant). Sr Chinarro révèle alors toute sa sensibilité, émeut par son ambiguë spontanéité et laisse entrevoir un romantisme délicieusement résigné et mélancolique.
Ce disque passionnant est une œuvre éminemment personnelle qui parle le langage du souvenir diffus et du non-dit ironique. Ce qu’Antonio ne dit jamais, il laisse à ses instruments le soin de l’exprimer pour lui. C’est aussi ça la magie de la musique : parler sans jamais dire et donner du sens à ce qui, a priori, n’en a pas.
Antonio Luque est un artiste majeur.
Refau
Goma 2
Tostadoras on
Los carteles
La piña conseguida
Me hipotecaré a -20°C
Todo el mundo al suelo
Smoking
Me gusta el telòn
Marrones
Pelillos a la mar