AS DRAGON
Rencontre au soleil avec Michael, clavier d’AS Dragon de son état. Pendant que le soleil luit, et que les filles en minijupes passent sous nos regards concupiscents, Michael parle du groupe, de l’influence de Bertrand Burgalat, de la tournée et des étiquettes.
De « backing band » de Houellebecq vous êtes devenus le « house band » de Tricatel en jouant avec Bertrand Burgalat, April March…
Ouais, Valérie Lemercier, une fois pour une télé avec Michel Drucker… (sourire)
Et maintenant vous volez de vos propres ailes, ça s’est fait comment ? c’était une progression logique ?
Ben oui, ça s’est fait très logiquement. Dès le départ quand on jouait avec Michel Houellebecq et avec Bertrand Burgalat on n’était déjà pas qu’un simple backing band puisqu’on était pas en train d’exécuter des partitions qu’on nous aurait données, on était un peu arrangeur et un petit peu compositeur aussi. La preuve, on a signé un morceau avec Michel et puis un ou deux morceaux aussi avec Bertrand. Donc on savait déjà entre nous qu’on pouvait composer, qu’on pouvait éventuellement sortir un album sans l’aide du mentor Bertrand ni du chanteur charismatique Michel (sourire) donc on ne s’est pas posé de question et la jonction s’est faite assez facilement. Bon, il restait quand même à trouver une chanteuse, parce qu’on voulait une chanteuse et il nous restait à trouver le « front stage ».
Oui, parce qu’à Saint Ouen vous aviez déjà fait un concert sans chanteuse…
Exact ! on a expérimenté ça en fait. Saint Ouen c’est un peu notre maison, comme on est résidents à Mains d’Oeuvres, on s’est dit ben voilà, on va faire un exercice, on va monter un peu là-haut et voir si on s’en sort. Mais du coup, comme on n’avait pas de chanteur ni de chanteuse, c’est Hervé qui a essayé de chanter et puis Fred aussi, l’ancien bassiste. Mais on s’est rendu compte qu’il manquait un truc. C’est pour ça que c’était bien, on s’est aperçu qu’on était un peu perdu, sans ligne directrice, sans chanteur devant…
Et vous êtes repartis en remettant tout à plat ?
Il y a une ou deux chansons de Mains d’Oeuvres qui sont sur l’album quand même… Peut-être « Dog Love Dog »… Laisse-moi réfléchir, je ne me souviens plus exactement mais quand même…
Et l’arrivée de Natacha s’est fait brusquement ou ça a été une continuation logique encore ?
Elle s’est intégrée très vite en fait. On en avait discuté avec Bertrand, on voulait une chanteuse donc Bertrand nous a dit « allez les gars, je vous donne carte blanche, je vous lâche dans Paris, trouvez quelqu’un ! » et là-dessus, moi j’ai proposé le truc à deux trois personnes (des amies de Natacha d’ailleurs) que je connaissais et qui avaient un potentiel de chanteuse. Moi Natacha, je ne la connaissais pas. Et puis ça n’a pas marché avec ces filles là et… un peu dépité je suis allé chez les amis chez qui j’avais organisé les auditions et l’on me parle d’une fille mais qu’est pas vraiment chanteuse, qui est plutôt danseuse russe, mais qui pourrait éventuellement faire l’affaire parce qu’elle a un pied dans le spectacle. Et du coup j’ai vu Natacha. Mais c’est une fille qu’on avait vue déjà, on l’avait vu dans des soirées, je me souviens de Cannes et de Rome. Et puis, je ne sais pas pourquoi, quand je l’ai vue je me suis dit « qu’elle chante bien ou mal ce sera elle ». Parce qu’elle complète bien AS Dragon. Au niveau image, on la voyait bien devant AS Dragon.
Et pourquoi devant AS Dragon et pas dans AS Dragon ?
Ah oui, là j’ai dit une connerie ; c’est dans AS Dragon en fait. Mais forcément, une front woman, c’est devant quoi qu’il arrive. Mais on essaye tant que faire se peut de dire que Natacha fait partie intégrante d’AS Dragon, même si c’est difficile puisque AS Dragon existait avant elle. Donc on a l’impression que c’est une chanteuse qui est arrivée après. C’est difficile de véhiculer cette image de groupe soudé. Tu vois par exemple pour les photos on nous demande Natacha… Donc on y arrive plus ou moins bien. L’idéal ce serait qu’elle fasse partie intégrante du groupe mais c’est pas très facile comme concept à installer dans la tête des gens.