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Disques

Nina Nastasia – Run To Ruin

NINA NASTASIA – Run To Ruin
(Touch and Go Records / Chronowax)

NINA NASTASIA - Run To RuinSur la pochette du nouvel album de Nina Nastasia, un squelette, qu’on imagine être celui d’un cheval, court dans un paysage désolé, inquiétant no man’s land lunaire qu’on jurerait peuplé de spectres décharnés. On a connu visuel plus accueillant. Il faudra pourtant aller au-delà de cette pochette peu avenante et assez laide au demeurant, tant le contenu de ce nouvel opus s’avère attachant. Ne pas jeter une oreille sur ce disque hanté sous prétexte qu’il vous rappelle l’iconographie du hard-rock des années 80, c’est un peu comme refuser de déguster un grand cru parce que l’étiquette est laide. Car si la chère Nina a des goûts douteux concernant ses pochettes, ses choix sont sûrs quand il s’agit de parler musique. Tout n’est ici que retenue et équilibre, lentes psalmodies et mélodies envoûtantes. Poursuivant ce qu’elle avait ébauché de fort belle manière sur son précédent opus, le bien nommé "The Blackened Air", à savoir une sorte de country folk neurasthénique et inquiétante, notre belle américaine au nom d’héroïne de roman russe nous assène aujourd’hui huit perles anthracites de toute beauté. Toujours influencé par les origines de la musique populaire made in USA, l’ensemble est pourtant plus personnel et plus sombre. Fini les chansonnettes champêtres et les symphonies pastorales, place aux requiem de poches et aux rägäs fantomatiques. Habillés de quelques notes de piano brinquebalant, de quelques cordes asthmatiques, d’une guitare et d’une voix, ses morceaux se révèlent alors d’une force surprenante et d’une beauté magique. Jamais nous n’avions tant aimé avoir peur.

Jan

We Never Talked
I Say That I Will Go
Regrets
You Her and Me
Superstar
The Body
On Teasing
While We Talk

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