FRED POULET – Hollywood, Baby
(Dernière Bande / Wagram)
Auteur de trois albums et d’un mini tube en forme de commentaire cycliste (le très réussi "Walking Indurain" ), Fred Poulet nous revient dans le peloton de tête de l’écurie Dernière Bande, label créé par Rodolphe Burger, complice de toujours de notre chanteur au doux nom de gallinacé.
Ce "Hollywood baby" bénéficie d’une homogénéité nouvelle chez Fred Poulet, d’une production plus assumée et resserrée mises au service des chansons. Les expérimentations ont été quelque peu laissées au placard, ou plutôt, elles sont désormais là pour soutenir les mélodies (Nelson ?) "lignes-claires" ou un texte souvent délicieux, comme l’attestent par exemple "Water polo" et ses guitares bruitistes ou l’influence break-beat de "La Marguerite".
Bien sûr on pense à Gainsbourg pour le son tout sixties, ce chant en talk-over avec ce qu’il faut de maniérisme détaché et les chœurs féminins (signés Mami Chan) en forme d’onomatopées. Mais Fred Poulet est assez barré pour se dédouaner de cet héritage et joue donc sur les surprises, passant d’atmosphères feutrées de cabarets rétro-futuristes à la Arthur H dans lesquelles une contrebasse joue à cache-cache avec des guitares "kat ononmiennes" ("Le Naturel", "Ed L’Epicier") au funk lourd ("L’Amour Est Là"), tout en s’octroyant des délires textuels à mi-chemin entre l’inventaire de Prévert et l’écriture automatique .
Il y a, dans tout ça, un peu de Katerine, de Houellebecq et de Polo mais surtout beaucoup de Poulet… Preuve qu’en parallèle de Delerm, il existe une autre "nouvelle chanson française" tout aussi innovante et ludique.
mr Morel
Ca Alors
Water Polo
L’Amour Est Là
Le Nègre
La Marguerite
Plaisir D’Offrir
Le Naturel
Tendu
Trognon
Ed L’Epicier
Hollywood, Baby