C’est coincés dans l’étroite loge du Zèbre de Belleville que les cinq membres de la dernière découverte du label bordelais Talitres, The National, déjà repéré l’an passé dans le sillage d’un premier album prometteur, nous ont causé de dentifrice, d’alcool, de femmes, d’Interpol, des Tindersticks, de l’homo-érotisme apparent de leur batteur et… de leur nouvel album, « Sad Songs For Dirty Lovers », déjà assuré d’une très bonne place dans les palmarès de fin d’année.
Comment vous êtes vous rencontrés ? vous êtes tous de Cincinnati ?
On se connait depuis toujours, Bryan et Scott sont frères, Aaron et Bryce aussi… Matt est notre meilleur ami… on faisait partie de la même équipe de basket en Septième.
Et vous faisiez de la musique dès cette époque ?
Oui, nous jouions dans des groupes, séparément. Mais nous avons commencé à jouer ensemble il y a quatre ans.
Et ensuite vous avez bougé à New York…
Nous avons tous déménagé vers New York, pour différentes raisons. Pour nos études, pour notre carrière. Mais pas en tant que groupe.
Pourquoi n’aviez-vous pas pensé à jouer ensemble avant ?
Nous étions à des endroits différents, nous jouions dans d’autres groupes, d’autres types de musique…
Et vous avez commencé à enregistrer votre premier album sans avoir fait le moindre concert ?
Aaron : Le premier disque a été fait d’une façon très simple. De la guitare, des petites chansons, enregistrées très simplement, il y a très peu de production. C’est d’ailleurs pour ça que beaucoup de gens nous ont associés à l’americana, à l’alternative country, parce qu’il y avait beaucoup de guitare acoustique, dans un style très économe. Ce n’était pas intentionnel, c’est juste la façon dont on l’a enregistré. Mais ensuite, nous avons évolué, nous avions fait un disque, qui s’est bien vendu, et donc nous avons eu l’opportunité de jouer nos morceau en concert, de trouver un label qui sorte nos disques ici, et donc également de venir jouer ici, de faire plus de concerts. Et nous avons beaucoup découvert musicalement sur nous-mêmes. Et nous avons pris beaucoup de plaisir à jouer en tant que groupe. Nous avons composé vingt nouvelles chansons, qui étaient très différentes. Et donc nous avons enregistré beaucoup de morceaux, dix-huit, en en posant les fondations quasiment en live. Ensuite nous avons réécouté, il y en avait que nous aimions comme cela, et d’autres dont nous étions moins satisfaits. C’est là que nous avons commencé à rajouter des éléments, un peu d’électronique parfois, à réinventer les chansons. On peut également sentir l’influence de la collaboration avec le principal compositeur de Clogs, Padma Newsome, qui a apporté des arrangements de cordes.
Clogs dont les disques sortent également sur Brassland, c’est votre label ?
Bryce : oui, c’est notre label, mais nous ne le dirigeons pas, c’est un journaliste musical basé à Los Angeles, Alex, qui s’occupe de toutes les tâches administratives. Mais c’est notre musique, et maintenant nous allons sortir la musique d’autres artistes, par exemple Baby Dayliner, dont l’album sortira à l’automne.