THE ELECTRIC FRESCO – Au revoir
(Vicious Circle / Wagram)
Ou plutôt Welcome back. Car derrière le patronyme un rien ésotérique d’Electric Fresco se cache Thierry Duvigneau, mieux connu sous le nom de Kid Pharaon et incarnation bordelaise de la plus légère spécialité normande, le rock urbain et racé mitonné au tournant 80-90s dans les écuries Closer et Danceteria. Cala faisait plus de dix ans que le Kid s’était rangé des manèges, et bien qu’intervenant parfois sur les albums de ses potes (il est présent sur le "666-667 club" de Noir Désir et sur le disque solo de Fred Vidalenc), il faisait preuve dans l’ensemble d’une discrétion étonnante pour un type jadis aussi actif. Après une tournée automnale et solo en première partie de Miossec, il revient donc sur ce 7 titres résolument ambitieux, avec des instruments vintage (de la contrebasse, des Rickenbacker et des Gretsch, une section de cuivres, etc…), des chansons qui se déploient comme des plans-séquences, une voix heureusement assez en arrière et un son formidable. Un disque finalement guère référençable et assez étonnant, loin de ce qu’on peut produire en France (pour aller vite, hors du spectre allant de la french touch au rock énervé et concerné) et qui fait un peu penser à la route qu’aurait pu prendre Bashung après "Osez Joséphine" s’il avait choisi l’option americano-roots que laissaient présager ses (admirables, au moins pour la première) reprises de "Well all right" et "Blue eyes crying in the rain". Même si on ne lui a pas fléché le chemin comme à son habitude, l’auditeur n’en éprouve pas moins un plaisir très vif, de l’ouverture gorgée de soul "Dealing with the ghosts", à la superbe montée en tension de "The happy ones", et au milieu de très réussies chansons magnifiquement arrangées, comme une sorte de forêt luxuriante sans insectes nuisibles. Et avec "My definition of love", superbe ballade acoustique à la partie de guitare inspirée, mais de mon point de vue inachevée (une centaine de secondes pour un morceau pareil, c’est hautement frustrant), le Kid tient une fois complété un superbe titre d’ouverture pour son prochain album.
Jean-Christophe
Dealing with the ghosts
Dance floor politics
Shadow boxing
Rhythm is king
My definition of love
Lester
The happy ones