RICHARD HAWLEY – Lowedges
(Setanta / PIAS) [site]
Pour tout dire, j’étais un petit peu passé à côté des premières aventures discographiques solo du crooner de Sheffield. Et ce n’est que recemment que, aidé par un généreux bac à disques d’occasion, j’ai découvert le talentueux mr Hawley. Premier choc pour un premier EP virtuose et voluptueux.
Cet acolyte scénique de Pulp – et, accessoirement, ex-Longpigs – revient aujourd’hui avec un deuxième album, "Lowedges".
Et la formule n’a pas changé. Toujours aussi charmeur, l’anglais nous y sert une incroyable collection de popsongs toutes plus puissantes les unes que les autres. Portées par une voix chaleureusement mélancolique, les onze pièces qui forment l’album sont autant de pieds de nez à un microcosme indie trop souvent concerné par son seul nombril pour être réellement innovant ou sincère. Alors, bien sûr, il n’est pas question de fièvre novatrice chez Hawley. On a plutôt affaire à un culturaliste humble et respectueux d’un patrimoine mélodique allant des roucoulades naïvement senties du King en personne à la préciosité ironique et distinguée du Neil Hannon de l’époque "Liberation". Producteur minutieux et guitariste hors pair, on sent bien qu’Hawley ne bouderait pour rien au monde ses aspirations mélodistes. Pour preuve le tubesque "Run For Me" qui, servi par des guitares accrocheuses et des cordes luxuriantes, a tout de l’hymne pop indémodable. Mais, sous ce decorum volontairement surfait, "Lowedges" livre une toute autre saveur, un caractère complexe et profond au parfum troublant d’exutoire intime. Cette confession à demi-mot prend toute sa dimension sur la magnifique "It’s Over Love", balade minimaliste déchirante qui n’aurait pas dépareillé sur le "Songs From a Room" de Leonard Cohen.
Impossible d’imaginer meilleur échappatoire à un début d’année définitivement pourri.
Refau
Run For Me
Darlin’
Oh My Love
The Only Road
On The Ledge
You Don’t Miss Your Water (Till Your River Runs Dry)
The Motorcycle Song
It’s Over Love
I’m On Nights
Danny
The Nights Are Made For Us
Richard Hawley vient passer cinq nuits en France – POPnews
[…] et en a tiré des conclusions toutes plus touchantes et justes les unes que les autres. »Puis, de “Lowedges” :« Portées par une voix chaleureusement mélancolique, les onze pièces qui forment l’album […]