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Disques

The Mountain Goats – Tallahassee

THE MOUNTAIN GOATS – Tallahassee
(4AD/Naïve)

THE MOUNTAIN GOATS - TallahasseeJusqu’ici, le fan des Mountain Goats – alias l’Américain John Darnielle – était condamné à fouiller, sans garantie de résultat, les bacs imports des meilleurs disquaires. On se doit donc de lui signaler que le nouvel album de ce faux groupe, "Tallahassee" (qui succède à une poignée de compilations rassemblant la centaine de morceaux éparpillés par leur auteur depuis 91), est à chercher tout simplement au rayon rock indépendant ; qu’il est emballé, une fois n’est pas coutume, dans un luxueux digipak ; et qu’il dure même la durée habituelle d’un album, c’est-à-dire près de trois quarts d’heure. Habitués aux microlabels fauchés, les Chèvres des montagnes ont en effet trouvé refuge dans la mythique maison 4AD, qui a même confié à son designer vedette, Vaughan Oliver, la réalisation de la pochette. Extérieurement, "Tallahassee" ressemble donc à un vieux disque des Throwing Muses ou de His Name Is Alive, mais à l’écoute, pas de confusion possible : ce folk dénudé, voire paupériste, chanté sans inhibition aucune, joué sur une pauvre guitare qui gratte et quelques instruments de fortune, enregistré dans un studio où Peter Gabriel et Robin Guthrie n’ont visiblement jamais mis les pieds, n’appartient qu’aux Mountain Goats. Encore que, comparé à leurs précédents enregistrements (repiqués directement d’une cassette), celui-ci passerait presque pour du 72-pistes digital produit par Brian Eno… Mais si les chansons de John Darnielle ont été élevées dans les champs (avant labours), elles ont été éduquées à l’université. Ce n’est pas le premier white trash venu qui nous aurait pondu de telles notes de pochettes – spécialité maison -, entre effroi (spiritisme, cannibalisme, alcoolisme, et plus si affinités) et ironie poussée. Musicalement, on pense aux regrettés Miracle Legion ou Vulgar Boatmen (dans les moments les plus apaisés), voire à un Destroyer aux mélodies moins alambiquées, mais aux textes aussi tordus ("No Children").Et quand Darnielle se la joue un peu rock’n’roll psychotique, il décalque plus ou moins le "I’m Straight" des Modern Lovers ("See America Right"), ce qui n’est certainement pas pour nous déplaire. Textuellement, l’album se présente comme un "song cycle", racontant une histoire – là encore, une habitude -, celle de la rupture progressive d’un couple qui s’installe vraisemblablement à Tallahassee, capitale de la Floride. Autobiographique ? Pas vraiment, a priori, ou en tout cas distancié, le disque semblant de ce point de vue plus proche du dernier Josh Rouse que du douloureux et magnifique "Blood on the Tracks" de Dylan, pour prendre des albums creusant la même thématique. Un roman en quatorze brefs chapitres plutôt que des confessions, donc, mais qui ne manque ni de style, ni de rythme.

Vincent

Tallahassee
First few desperate hours
Southwood plantation road
Game shows touch our lives
The house the dripped blood
Idylls of the king
No children
See america right
Peacocks
International small arms traffic blues
Have to explode
Old college try
Oceanographer’s choice
Alpha rats nest

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