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Disques

Nad Navillus – Iron Night

NAD NAVILLUS – Iron Night
(Jagjaguwar)

NAD NAVILLUS - iIron NightEnfonçant le clou d’un somptueux deuxième album ("Show You Face"), Dan Sullivan continue de tracer sa route pop-folk (post-folk ?) pastorale et nous propose une œuvre à la production impeccable, enregistrée à Chicago dans le studio Electrical Audio de Steve Albini. Moins docile que sur son précédent opus, ce membre de Songs:Ohia durcit le ton l’espace de quelques titres ("So Green", "Too Tight", "Out In The Bay"), rendant "Iron Night" moins linéaire que son prédécesseur – attention : lorsque linéarité est synonyme de qualité continue, ce n’est pas un défaut, bien au contraire.
Difficile de dire ce que je préfère chez Nad Navillus : les ballades tricotées avec virtuosité ou les imparables déclarations rock ? Plus difficile encore de déterminer ce qui me retourne le plus entre ces guitares faites de soie et de pierres précieuses et cette voix dont la fréquence semble être étudiée pour donner des frissons. Ces guitares donc, grâce auxquelles on imagine sans peine un Dan Sullivan, en archéologue passionné, user de son petit pinceau pour épousseter par touches délicates les fragiles monuments dont la beauté n’a de cesse d’émerveiller à mesure que l’ensemble se découvre progressivement. Quant à la voix du garçon, même si les comparaisons ne sont pas le meilleur service à rendre à un artiste, pas évident en l’écoutant de ne pas souvent penser pour son timbre à Jason Molina (Songs:Ohia), à Will Oldham de temps en temps et, pour la diction sur certains titres, à Ed Hamell (Hamell On Trial). Mais je veux bien reconnaitre que pour ce dernier c’est assez personnel. Tranquillement posée sur des architectures pop-folk truffées de subtilités, cette voix peut s’emporter dans d’étonnantes envolées, laissant à notre esprit le soin d’imaginer de quelle profondeur insondable elle peut sortir.
Afin de continuer l’exploration de cette musique, ajoutez un ensemble de cordes frottées plus étoffé qu’auparavant, dont la survenue présente une telle évidence qu’on ne peut se figurer comment elle aurait pu se faire autrement, venant se poser sur nos épaules comme une chaude couverture au moment même où le froid commence à se faire sentir. C’est enfin la batterie qui, par ses réguliers changements de thème, donne la touche finale à ces compositions au charme atypique. Brûlante sur "So Green" et "Too Tight" histoire d’embraser définitivement ces morceaux énergiques et quasi tubesques, elle sait faire preuve de beaucoup plus de délicatesse sur l’ensemble de l’album et provoquer de divines montées de bien-être.
Les changements de rythme sont peu fréquents mais interviennent, à l’inverse de violons, aux moments où on s’y attend le moins, constituant d’agréables surprises disséminées au sein de ces neuf compositions à se procurer sans tarder.

Fred

So You Can Sleep Easier
Last Respects
What Is Hers To Take Tonight
Return Again Too Soon
So Green
Too Tight
Iron Night
The Pyre
Out In The Bay

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