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Disques

Holden – Pedrolira

HOLDEN – Pedrolira
(Le Village Vert / Small)

HOLDEN - PedroliraLa première fois que la mélodie de "C’est plus pareil" est venue me titiller le conduit auditif, ce fut bouleversant. Mais, co-co-comment est-ce possible ? Comment peut-on manier si aisément la langue française et la faire plier si naturellement dans un cadre pop ?
Alors on se jette sur "Pedrolira" dès sa sortie chez les marchands de disques stéréophoniques et on est scié par la beauté de la pochette. Si vous avez apprécié celle de "Puzzle" de Tahiti 80, jetez au moins un œil sur la pochette de "Pedrolira". Et puis on tente d’arracher le cellophane qu’on n’est jamais sûr de déchirer complètement un jour. Puis, après être allé cherché les ciseaux dans le bureau parce que ce *##&*µ de cellophane résiste bigrement bien, on ouvre enfin le boîtier en plastique qui s’autodétruira dans quelques jours et on place délicatement le disque argenté dans le lecteur de disques acheté chez le marchand de matériel hi-fi. Puis enfin on découvre un chant qui coule d’une source intemporelle, une musique qui ondule entre pop douce-amère, easy-listening des mauvaises fréquentations et quelques zests de soleil sud-américain.
Le fait que le "Détour" retraçant les 10 années de Dominique A et cet album de Holden sortent à quelques jours d’intervalle est assez troublant car on ne dira jamais assez ô combien Monsieur A a décomplexé la langue française par rapport au format pop. En effet, depuis les yés yés qui avaient flingué pour des décennies une certaine idée de pop à la française, rares furent les artistes français qui ne nous foutaient pas trop la honte (Daho et Gamine dans les années 80 s’en sortaient plutôt bien par exemple, mais à part eux…). Et Dominique A est venu, il a vu, il a chantu : il a ouvert une brèche béante, bientôt suivi par d’autres (dont une bonne part de petits bras). Bien d’autres ont dit ça de Dominique A avant moi, je sais, mais "Pedrolira" est un des derniers et plus beaux boutons de rose éclos dans le jardin planté par le A.
Armelle Pioline fait tournoyer délicatement ses textes à base de petits pas grands choses qui expriment beaucoup. Ces mots à la limite du chuchotement parfois sont posés calmement mais fermement sur des ambiances feutrées et dynamiques à la fois. En cela, le monde sensoriel de Holden est proche de celui de Françoiz Breut (d’ailleurs le "Tunis" de Holden baigne dans la même chaleur engourdissante que le "Tarifa" de la môme Breut) : cette musique s’adresse autant aux oreilles qu’à la peau.

Mister Modular

C’est plus pareil
Aujourd’hui même
Une fraction de seconde
Tunis
Appelle-moi
Je te reconnais
La belle vie
Série B
Margot
La saison des touristes
C’est plus pareil (edit)

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