22 PISTEPIRKKO
Les dernières Rockomotives à Vendôme furent entre autres réjouissances l’occasion de retrouvailles soniques avec les trois finlandais de 22 Pistepirkko. Des retrouvailles qui tombaient bien, alors que sort une compilation retrospective de 13 titres couvrant toute la carrière du groupe, "The Nature of 22 Pistepirrko", enfin correctement distribué par Chronowax. Entre la poire et le fromage, courte rencontre avec des garçons pas toujours commodes.
Vous commenciez à être plutôt populaires en France il y a une demie douzaine d’années, et puis j’ai l’impression que vous avez été particulièrement discrets ensuite. Est-ce que je me trompe ?
Non, non, tu as plus ou moins raison, mais le problème venait du business, pas de la musique.
Qu’avez-vous fait après "Ramble City La La Land" alors ?
Nous avons enregistré l’album "Eleven", plus électronique, un bel album que l’on aime beaucoup. Ensuite, nous avons enregistré la musique du film. Ensuite, "Zipcode", qui est un album de remix, nous avons laissé d’autres artistes remixer nos morceaux. Après il y a eu "" en 2000. Et nous voilà aujourd’hui.
Et maintenant vous revenez avec une compilation, qui va bientôt sortir en France. Comment avez-vous participé à son élaboration ?
Oui, c’est même un double CD. En fait, nous avons quitté notre maison de disques finlandaise. Ils nous ont subitement annoncé qu’ils ne voulaient plus de nous. Et on leur a répondu que ça tombait bien, parce qu’on ne voulait pas rester non plus ! ils nous ont dit "ok, alors nous allons sortir une compilation…". On leur a répondu "fuck you stupid assholes !". Ils sont idiots. Les gens ne connaissent pas notre groupe, et c’est leur faute… à quoi bon faire une compilation ? Et puis après j’ai jeté un œil dans ma collection de CD, j’ai vu ces compilations… Hank Williams, Madonna… je me suis dit, "finalement, une compilation de 22 Pistepirrko, ce n’est pas une si mauvaise idée". Donc nous l’avons fait, et le résultat n’est pas mal !
J’ai vu que vous aviez mis des bouts d’une chanson sur internet pour que n’importe qui puisse les télécharger et faire un remix…
Oui, c’est la beauté de l’internet, que de pouvoir faire coopérer des gens d’horizons différents, qui ne se connaissent pas.
Un artiste de ma connaissance a téléchargé ces pistes et en a fait un remix sans connaître l’original. Qu’est-ce que vous en pensez ?
C’est génial, c’est ce que j’adore à propos des remix. À la limite, c’est la perpétuation de la tradition folk, où chacun donnait sa propre interprétation d’une chanson, sans forcément la connaître, ou pas littéralement. C’est comme une renaissance.
Ça vous arrive de faire l’inverse, de remixer des gens ?
Certaines personnes nous l’ont demandé. Mais nous ne l’avons jamais fait, faute de temps, mais nous devrions le faire un jour, ce serait intéressant.
Pouvez-vous me parler de votre son si particulier, de ce mélange de structures très traditionnelles, presque blues, et des composantes plus modernes de l’électronique ?
On aurait pu passer notre vie entière à jouer dans un groupe de rock underground, à faire toujours un peu la même musique… et puis au bout d’un moment, tu te sens comme dans un musée. Et puis nous avons beaucoup accroché au mouvement hip hop, au début des années 80. Puis au mouvement techno. Tout le monde pouvait faire sa propre musique tout seul, et c’était souvent brillant. Alors nous avons commencé à nous intéresser à ces mouvements, à acheter beaucoup de nouveaux disques. Et forcément, cela s’est ressenti sur notre musique.
Pouvez-vous me parler un petit peu de la scène finlandaise, que l’on connaît assez peu en France, contrairement à celles de vos voisins suédois ou norvégiens ?
Pourtant il y a énormément de groupes finlandais. Enormément. (il me cite plein de noms de groupes inconnus de moi)
Ah… mais c’est quel style ?
Le dernier que je viens de te citer , c’est du métal.
Ah ok, ce n’est pas ce que je connais le mieux faut dire. Et cette scène n’a pas trop de problème à se faire connaître à l’étranger ?
Non, non, s’il y a un problème, il est dans ta tête à toi (sic).
Bon. Qu’allez vous faire une fois cette tournée terminée ?
Et bien nous allons nous remettre à enregistrer de nouveaux morceaux. Nous sommes là pour ça, c’est ce qui nous motive pour continuer !
propos recueillis par Guillaume durant les Rockomotives de Vendôme.
Merci à Marion.