Loading...
Disques

The Walkmen – Everyone who pretended to like me is gone

THE WALKMEN – Everyone who pretended to like me is gone
(Talitres/Poplane) [site]

THE WALKMEN - Everyone who pretended to like me is goneSignés par une major, Dreamworks, qui avait sans doute un peu trop présumé de ses forces (de vente), les New-Yorkais de Jonathan Fire Eater auront fait long feu. Une poignée de e.p., un album, quelques concerts flamboyants et puis s’en vont en jurant qu’on ne les y reprendrait plus. Rescapés du naufrage, Walter Martin, Matt Barrick et Paul Maroon découvrent les vertus de l’indépendance et du do-it-yourself. Avec le reste de l’avance de leur maison de disques, ils mettent sur pied leur propre studio 24 pistes analogique dans une ancienne usine de Harlem. Attirés par les tarifs compétitifs, petits groupes et artistes new-yorkais confirmés comme Arto Lindsay viennent y enregistrer. C’est là que commencent à répéter à l’été 2000 les Walkmen, soit les trois précités plus Peter Bauer (basse) et Hamilton Leithauser (voix, guitare, et accessoirement cousin de Walter).
De ces longs mois passés à expérimenter sur du matériel vintage est sorti "Everyone Who Pretended to Like me is Gone", un album aussi fascinant que fuyant. Le mixage, le choix des instruments et le son mériteraient qu’on y consacre un paragraphe entier. Pour une fois, la batterie ne se contente pas de marquer le rythme, mais entraîne les morceaux dans des directions inattendues et apporte sa propre couleur musicale à l’ensemble. Les cymbales sont souvent mixées très en avant tandis que le reste est comme étouffé. Des claviers "traités" et diverses bandes ajoutent encore de l’étrangeté à un brouet qui doit autant à la sombre new wave britannique qu’aux ambiances cabaret et au rock garage.
Quelques pistes ? Les morceaux les plus délétères des Only Ones, la deuxième face du "For Your Pleasure" de Roxy Music, des Strokes sous Tranxène qui auraient oublié d’écrire des tubes. Curieusement, on pense aussi assez souvent aux premiers U2 (et notamment à "Boy"), alors qu’on aurait peine à trouver le moindre point commun entre les deux groupes : les Walkmen sont beaux, d’une classe et d’une élégance insolentes, et laissent l’héroïsme à d’autres. Leur disque, qui semble parfois enregistré au fond d’un gouffre, exsude l’abattement et la tristesse, mais avec la même morgue que les trois gandins début de siècle sur la pochette. Certains resteront à la porte, décontenancés par des chansons qui ne se soucient guère de lisibilité immédiate et d’efficacité mélodique. Les autres sont déjà prêts à faire un bon bout de route avec les Walkmen.

Vincent

A lire également, sur The Walkmen :
la chronique de "You & Me" (2008)
la chronique de "A Hundred Miles Off" (2006)

They’re Winning
Wake Up
Everyone Who Pretended to Like Me is Gone
Revenge Wears No Wristwatch
The Blizzard of ’96
French Vacation
Stop Talking
We’ve Been Had
Roll Down the Line
That’s the Punchline
It Should Take a While
Rue the Day
I’m Never Bored

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *