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Festivals

Benicassim – Festival 2002

BENICASSIM 2002

Benicassim. Sa plage, son climat légendaire, ses indigènes si anglophiles(sic)…Autant de clichés paradisiaques propices à un festival pour le moins survolté et haut en couleurs.
Les jours le précédant, dès le 28 juillet les hordes de jeunes indie venus de tous pays et tous plus joliment méchus les uns que les autres envahissent les campings, plages et bars sous les yeux hostiles des autochtones. Les festivités commencent, les fêtes se multiplient, et au premier jour, le vendredi 2 août, l’impression d’avoir déjà largement entamé le festival règne pour cause de cuites à répétition (le fameux litre de bière a trois euros…).

Qu’importe. Plusieurs Redbull et beaucoup d’aspirine plus tard la vraie fête peut commencer, avec un premier jour pour le moins prometteur. Jugez plutot : the Cure en tête d’affiche, Supergrass, Notwist
Mais c’est I am Kloot qui ouvre la soirée, avec un set sans surprises, enchaînant les titres tels que « 86 tv’s », « twist », et les blagues (toujours les mêmes) qui font la réputation du trio mancunien. Après un set très décevant de Notwist (son pourri), Supergrass entame de loin le meilleur concert de la journée, grâce à son énergie légendaire, l’atmosphère survoltée de la foule, et le choix judicieux des titres (du single et encore du single, histoire de ne pas oublier que la power pop a ses recettes).
Muse…reste Muse, ravira toujours ses fans et horripilera toujours autant les autres, mais il faut convenir qu’ils ont le mérite de déplacer les foules. Chacun sa spécialité. Les gradins VIP, heureusement, m’ont servi pendant cette dure épreuve qui est d’assister à un concert de Muse, bien assise, avec une vue imprenable sur la scène et la marée de fourmis levant les bras en même temps et grouillant dans l’immense fosse. Impressionnant il faut l’avouer.

Les corbeaux Curesques restent la très grosse déception de la soirée… Est-ce à cause de l’heure tardive (2 heures du matin pour un anglais de cet âge-là…) que le concert a été aussi mou et creux ? Le groupe joue surtout des titres de « Bloodflowers », les tubes type « A Forest », « Boys dont cry » n’arrivent qu’en rappel. Bien que l’exceptionnelle carrière de Cure ne se limite pas qu’aux singles, le choix de titres soporifiques et ternes n’est pas ce qui les caractérisent le plus non plus… Mauvais choix Mr Smith.

La soirée ne s’arrête pas là. Car Benicassim, m’a-t-on dit, c’est des fêtes jusqu’à 10 heures du matin. Soit. Je me devais donc, en envoyée spéciale POPnews, de les tester. Il faut dire qu’entre les scene Chill Out, Fib Club et j’en passe, les DJ ont le mérite de passer de l’excellente musique(de l’électro à la house, teck house, jungle, transe) qui tient éveillé jusqu’au moment ou on ne sait plus son nom ni ce qu’on fait là. Au dodo donc.

Le deuxième jour s’annonce plutôt bien, et c’est un énorme euphémisme. Parce qu’avec Radiohead en tête d’affiche, Primal Scream, Belle and Sebastian et Paul Weller, cette journée s’annonçait plutôt comme une journée pour le moins mythique.
Les concerts de Departure Lounge, Beta Band (auxquels je reste toujours complètement insensible, contrairement à des fans plus qu’énervés passant au-dessus de ma tête pendant tout leur set)restent plutôt moyen. Les Gallois des Super Furry Animals étaient en petite forme, ou peut être était ce dû à l’heure presque matinale(21 :30), ce qui contrastait beaucoup avec un concert survolté donné au festival de Reading il y a deux ans de ça.

Boycottant Kid Loco et St Etienne pour la plupart (y compris moi même, n’ayant pas trop envie de me morfondre ni de mourir d’ennui), c’est la grande scène qui est pleine à craquer par les fans de Belle and Sebastian, qui livrent un concert qui ne laisse personne déçu, et rappelle beaucoup celui donné il y a quelques mois au Rex à Paris. Sans surprise donc pour ces Ecossais qui communiquent leur vision tendre de la vie pendant leurs concerts dont pour ma part je ressors toujours ravie, heureuse et le sourire aux lèvres(rien que ça…).

Mods not dead ? Ca reste à voir… Paul Weller suit sur la même scène et l’ennui succède à la joie. Sur les gradins, les Belle and Sebastian m’entourent et semblent comblés devant l’ex-leader de The Jam, qui aurait mieux fait d’en reprendre des titres plutôt que de sombrer dans une monotonie scénique pour le moins soporifique.

Déception de la journée, vite rattrapée par le meilleur concert du festival : Radiohead. Que toute le monde attendait en trépignant, sauf moi, bien peu fan du groupe (qui les détestais carrément, n’ayons pas peur des mots), convertie après le concert par un set débordant d’émotion. Une foule entière qui pleure sur « Karma police », hurle sur « Just », « Idioteque »…des frissons qui partent de la scène et de la puissance émotionnelle du groupe puis qui parcourent l’immense foule. Une osmose parfaite entre les titres, le groupe, et le public.

Primal Scream ou International DJ gigolo night ? Le premier n’ayant pas vraiment repoussé les limites de sa musique sur scène (pourrait se résumer par un « bien , sans plus », surtout qu’il succédait à Radiohead), je déambule donc au Fib Club et au Chill Out histoire d’épuiser mes forces jusqu’à très tôt…ou très tard.

Le troisième et dernier jour fut plutôt éclectique. Je commence par Black Rebel Motorcycle Club , avec un très bon son, mais sans franchement rajouter rien à l’album, jouant, en gros, les titres dans le désordre. Les bêtes de scène de ce début de soirée ce ne sera pas eux, mais bien les Doves et surtout Suede. Le son des Doves est impeccable, les morceaux toujours aussi emprunts d’émotion et de classe, et sans vraiment leur vouer un culte j’avoue que sur scène ou sur un album, l’émotion qui s’en dégage est toujours communiquée avec brio.

En inconditionnelle de Suede (chacun ses problèmes), je ne trouve rien à redire à leur set. Brett Anderson est toujours aussi charismatique,maniant comme personne l’art de tendre le micro au public ou de trémousser sa charmante chute de reins presque aussi bien que Morrissey. Les titres étaient bien choisis (beaucoup de « Coming up », de « Suede », bref des singles mais aussi du neuf plutôt moyen et malheureusement un peu aussi d’ « Head Music »), l’énergie incroyable, le son impeccable. A concert to remember donc.
Les Chemical Brothers avec leurs innombrables machines étranges et leurs bidouillages ont, comme prévu, fait danser la foule comme un lapin duracel.

Dansant, mais pas aussi jouissif que notre Air national, toujours aussi classe et planant. Comme ils passent à 4 heures du matin, la moitié du public est assise par terre mais tout le monde succombe. Est ce à cause de la magie de leurs ondes électroniques, de la nostalgie du dernier concert du festival, que l’ambiance était si parfaite et que ce concert reste quasi inoubliable ?

Semblant sortis d’un autre monde volubile et plannant, Air reste un des temps forts du festival,un des meilleurs concerts, avec probablement Suede, Radiohead, Belle and Sebastian et Supergrass. Tout ceci est bien sûr subjectif, mais tout le monde s’accordera à dire que cette 8ème édition du festival de Benicassim fut très très bonne grâce à son incroyable line up, son ambiance inégalable, et bien sûr ses festivaliers survoltés(alcool, drogues, chourros…).
Vous pouvez dès maintenant réserver votre prochain été.

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