IDAHO
Passer une heure avec Jeff Martin et John Berry dans un petit café, voilà qui ne se refuse pas. L’occasion de sournoisement reposer à un Jeff plus serein les mêmes questions qu’il y a deux ans (les réponses seront légèrement différentes) et, pour ces deux vieux complices, de jeter un regard sur dix années de carrière d’un groupe unique. A l’heure où sort « We Were Young and We Needed the Money », compilation de titres oubliés, et où le groupe vient en France pour quelques trop rares concerts, retour sur cette entrevue.
Comment est venue l’idée de sortir une compilation retrospective ?
Jeff : C’est venu d’une conversation au téléphone, avec John. Je lui parlais de toutes ces chansons qui étaient restées de côté au fil des années et je lui ai suggéré de sortir un CD, fait à la main, de le mettre en vente à quelques exemplaires sur le site web d’Idaho juste pour les fans. Et du coup j’ai réécouté les chansons… et je les ai trouvées bonnes ! je ne les aimais pourtant pas du tout à l’époque. Alors John a dit « et bien sortons les ! ».
John : on pourrait en parler longtemps… Il nous a semblé que ça pouvait marcher, que la mayonnaise prenait.
Jeff : quand j’ai commencé à travailler sur le projet, à mixer les morceaux, il m’est apparu qu’elles étaient bien meilleures que je ne le pensais… il y avait d’autres chansons, ça aurait pu être un double album, mais ça aurait été fou !! Je savais que j’avais besoin de temps pour sortir un nouvel album d’Idaho, que je voulais prendre le temps avant de me lancer, mais j’étais attaché à l’idée de sortir un album par an.
Quelle est la part créative dans le fait de reprendre ces chansons et de les compiler ?
John : Très psychotique…
Jeff : j’ai eu seulement un mois pour mixer ces chansons. Je n’ai rien réenregistré. Mais les chansons étaient dans un sale état, beaucoup d’entre elles n’étaient que des démos, certaines juste des idées. Il fallait retrouver le programme de la boîte à rythme, nettoyer les parties vocales… ce n’était pas vraiment comme enregistrer un disque, plutôt comme faire le ménage. En tout cas, ce n’était pas aussi satisfaisant qu’enregistrer un disque.
Tu es réputé être un sacré perfectionniste… le fait d’avoir peu de temps n’a pas été trop frustrant ?
John : oui, je confirme, il l’est.
Jeff : oui, effectivement, mais justement, il faut que j’aie des limites, des dead lines, car sinon ça ne s’arrêterait jamais, je ne pourrais jamais dire que je suis content du résultat. Cela n’empêche pas que ces dead lines là ont été terribles !
Est-ce que cela n’a pas été trop déprimant de se replonger dans le passé en réécoutant ces chansons ?
Non, quand suffisamment de temps a passé, c’est plus facile. C’est comme revoir un vieil ami après 4 ou 5 années, tu ne te souviens pas de ses défauts, seulement de ses bons côtés.