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Perry Blake – Interview

 

Perry BlakeQui repose derrière ce pseudonyme qui ronronne comme les ruisseaux et réveille en douceur les villages endormis d’Irlande ? Kieran Gorman, que vous connaissez mieux sous le nom de Perry Blake, est déjà l’auteur de « Still Life », petit bijou en son genre, qui à sa sortie en a conquis plus d’un. Tout de noir vêtu, une cravate bordeaux trop courte, il nous parle ici de soleil, de pluie, de dinde de Noël, d’Alain Delon mais aussi de ‘ »California »‘, titre qu’il a donné à son nouvel opus aux compositions éblouissantes, avec cette touche d’optimisme en plus. Peut-être qu’écouter Judy Garland lui a permis de voir des arcs-en-ciel…

Cela fait déjà plus de deux ans que « Still Life » est sorti. Comment s’est déroulé l’enregistrement du nouvel album ? A-t-il eu lieu juste après celui de « Still Life » ou bien plus tard ?
Hum… pas beaucoup plus tard. J’ai commencé par enregistrer deux chansons de cet album au mois d’août 2000. J’ai enregistré « This Life » et « An Ordinary Day », les deux premières chansons que j’ai écrites avec un collaborateur, un type avec lequel je travaille depuis peu, Marco Sabiu. Et puis on a sorti l’album live – une fois le projet venu, il a fallu pas mal de temps pour répéter, pour être prêt. J’ai réalisé après que j’avais besoin de faire une pause, bien plus qu’une pause : un changement total. Alors je suis parti en Thaïlande deux mois…

Ah ? J’ai vécu là-bas !
Vraiment ?

Quatre ans…
Waw !

Vous avez été à Bangkok alors ?
Je suis allé à Bangkok, puis je suis allé dans le nord, à Chiang Mai. Mais il y faisait trop froid et je n’avais pas emporté de vêtements chauds avec moi.

Avez-vous rencontré des tribus ?
Non, car je ne suis resté que deux nuits… J’avais besoin de soleil, parce que j’habite un pays où il n’y a pas de soleil, alors je suis revenu à Bangkok, puis j’ai visité 5 ou 6 îles… Où j’ai pu écrire.

Cela explique-t-il que « California » soit un album beaucoup plus joyeux et rayonnant que « Still Life » ?
D’une certaine manière, je suis sûr que cela a une influence… Je ne voulais pas non plus refaire le même type d’album et pourtant il était plus simple pour moi de continuer à faire ce que j’avais déjà fait, vu que j’ai quantité de chansons -peut-être deux albums entiers- qui ressemblent aux premiers albums, mais je pense qu’il est plus intéressant de se lancer un défi en essayant de faire autre chose… « California » me semble remplir cette condition.

Comment avez-vous choisi le titre de l’album ? Après un voyage aux Etats-Unis ?
Non, je suis simplement allé aux Etats-Unis une fois, à New-York. « California », le titre, est juste… Un état d’esprit, cet endroit… C’est au sujet d’un couple d’Europe de l’Est, qui aime rêver d’une Amérique qui n’existe pas. Finalement, ils y vont, et tout s’accélère une fois qu’ils sont là-bas. Petit à petit, ils se rendent compte que ce qu’ils avaient en Europe de l’Est : la pauvreté, les problèmes, ils l’ont perdu, mais qu’ils ont également perdu l’âme de leur relation amoureuse, à traverser l’Amérique comme le font beaucoup d’Américains, juste pour l’argent et la gloire. Alors, ils espèrent que quelque chose va se passer, et se demandent une fois cela arrivé si c’était une bonne idée…

Après le premier album, vous vous êtes installé à Londres…
En fait, je m’y suis installé avant. Quand j’ai signé, j’habitais déjà à Londres. J’y vivais depuis sept ans…

Puis vous avez déménagé à nouveau. Qu’est-ce qui s’est passé ?
Rien. J’aime Londres, mais j’ai trouvé une maison en Irlande, très isolée et très belle. Il y a un ruisseau, des arbres, et c’est assez proche de là où j’ai grandi. C’est pour cela que j’ai eu envie de m’y installer…

Vous avez grandi dans le comté de Sligo (en Irlande), vos chansons parlent très souvent de votre passé. Précisément comment le fait d’avoir vécu là-bas influence-t-il votre musique ?
Dans le passé, je ne suis pas sûr que cela l’a influencé. Mais cela l’a sûrement fait, parce que c’est un comté vraiment magnifique. Nous sommes entourés par la mer, il y a des lacs… Certes, climat n’est pas très chaud, mais de temps en temps, quand il fait bon, c’est vraiment un endroit superbe. Le petit village, c’est comme une grande ville. Je ne l’adore pas, car les gens… Comment dire, certains sont bien, mais les mentalités sont plutôt étroites. J’aime beaucoup la campagne.

Comment expliquez-vous le fait que vous ayez plus de succès à l’étranger qu’en Irlande par exemple ?
Parce que, par exemple, les Français sont plus ouverts aux divers genres musicaux. Et l’Europe y est généralement plus sensible. Alors que les Irlandais n’achètent pas mes disques – ils le feraient si les Anglais commençaient à en acheter – ils suivraient les Anglais. La plupart du temps, les Irlandais trouvent mes anciens disques trop mélancoliques.

Votre deuxième album est sorti sur un label français, Naïve ; vous avez enregistré un duo avec Françoise Hardy, etc. Existe-t-il une réelle « love story » entre la France et vous ?
Je pense que oui. Elle a commencé bien avant que je fasse des disques… Vous savez, j’ai toujours été intéressé par le cinéma français, même le genre de films diffusés tard le soir à la télé avec Alain Delon ou quelqu’un d’autre… J’apprécie les aspects de cette culture. Et je crois que c’est un peu une coïncidence si je me retrouve à être plus connu en France qu’ailleurs… C’est plutôt marrant. 

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