THE STOCKHOLM MONSTERS – Alma Mater Plus
(LTM / Poplane) – Site
J’ai beau être souvent misanthrope et de mauvaise foi, il faut se rendre à l’évidence : il y a des gens bien sur terre, parfois. Comme ceux du label LTM qui ont eu les splendides et généreuses idées de faire ressurgir du passé des chefs d’œuvre méconnus, commis dans les années 80 par des groupes comme Josef K, The Wake ou The Stockholm Monsters.
Histoire de planter le décor rapidement, pour les retardataires, les étourdis et les trop jeunes : les mancuniens Stockholm Monsters, dès 1981, ont fait partie de la mythique écurie Factory ; on susurre que Peter Hook aurait supervisé plusieurs de leurs enregistrements ; on les compare à des Happy Mondays arrivés trop tôt ; on les a entendus en première partie de New Order ou des Smiths ; on les dit dédaignés, ignorés et on reconnaît que leurs disques sont longtemps restés introuvables, peut-être à cause d’une distribution que le groupe lui-même jugeait calamiteuse (est-il besoin de traduire le titre "How corrupt is Rough Trade" ?). Voilà pour le décor et les références écrasantes.
Le reste, le principal, la musique, vous l’écouterez et la ressentirez comme des grands avec la réédition d’un des meilleurs albums de ces années-là, "Alma Mater", sorti en 1984… en étant bouleversés par des guitares abrasives, par une trompette virevoltante et fière dès l’intro de "Terror", par des claviers opportuns qui ont le bon goût de ne pas être omniprésents, par la conclusion presque inaudible mais sans appel du sommet "Five O’Clock" : "I’m lost", ou encore par la voix inquiétante de Tony France qui envahit des textes fragiles, pleins de rage et de désespoir ("I don’t understand, I don’t understand, she came and tried to take me by the hand. I never knew her, I guess I never will. I love you forever, forever.")
Le pire – ou plutôt le meilleur, en l’occurrence – c’est qu’après Alma Mater se cachent 9 perles, 9 morceaux issus de singles, 9 titres aussi indispensables que l’album et qui suscitent immanquablement une étrange réaction chez l’auditeur : le besoin irrépressible de se précipiter dans sa meilleure crèmerie pour se procurer les deux autres rééditions des Stockholm Monsters chez LTM, "All At Once" (tous les singles de 1981 à 1987) et "The Last One Back" (qui réunit des titres inédits ou rares…). On vous aura prévenus, ces disques peuvent être à l’origine d’une dépendance sévère… mais ô combien jouissive…
Stéphane
Terror
Where I Belong
Decalogue
Winter
Five O’Clock
Life’s Two Faces
Your Uniform
E.W.
To Look At Her
Something’s Got To Give
All At Once
National Pastime
Militia
How Corrupt is Rough Trade?
Kan Kill!
Stupid
Your Uniform
Life’s Two Faces