OCTAVIUS & 4AM – Electric Third Rail
(Just One Entertainment)
Limpression continue dun brouillard sonore, dense, lourd, qui empêche de clairement distinguer les plages les unes des autres. De l’électronique. Des dissonances, des arythmies. Et, tout à coup, un sample voyant, ou un brin de dub (« Blues for Darkened Corridors »). Le commencement d’une mélodie, la guitare de Taron Barefield (du groupe pop The Sleepover Disaster), le renfort de John Wilson de Meat Beat Manifesto (seule « célébrité » ici présente) et à quelques reprises, un rap clair et franc. Une remarquable unité d’ambiance, poisseuse et obsédante, qui n’empêche pas quelques accroches et des titres absolument brillants de se distinguer (« A Cure », « Blues for Darkened Corridors », « Modern Chairs » et la basse de « Locust from the Bottomless Pit »).
Voici ce que l’écoute conseillée d’Electric Third Rail révèle. Sorti dans un quasi anonymat en 2000, ce disque des californiens Octavius (William Marshall, rappeur et producteur) et 4AM (Jason Chavez, producteur) est un nouvel exemple de ce que peuvent produire deux fans de hip hop inspirés quand ils décident de rompre avec leur genre de prédilection. Tout peut être dit pour qualifier ce disque inclassable, atypique et insaisissable. Qu’il est la fusion la plus achevée entre le hip hop et l’indus, ou le noise, ou l’ambiant, ou autre chose encore. Qu’il ressemble à une version rap de Loveless. Qu’il est le pendant sombre, froid et claustrophobique de cLOUDDEAD, dont les premiers titres étaient créés strictement à la même époque, parallèlement, non loin de là. Absolument toutes les comparaisons peuvent être faites, à condition qu’elles soient élogieuses.