THE POTOMAC ACCORD – Silver Line On A Black Sea
(Autoproduction/Import)
Cet album est paru il y a presque un an et ce n’est que maintenant que je le découvre pour cause de sortie trop confidentielle en autoproduction. Cette confidentialité paraît disproportionnée au regard de la maîtrise et de la richesse de cet album. Cette discrétion est d’autant plus bizarre que The Potomac Accord s’inscrit dans un courant qui tend à plaire de plus en plus, je parle de la lignée Constellation et de A Silver Mont Zion en particulier. Voilà, la référence est lâchée, parlons de l’album…
Alors que la guitare est devenue l’instrument omniprésent, The Potomac Accord choisit un parti pris réjouissant, le piano. L’instrument est l’élément central de la plupart des morceaux, il en est le mélodiste principal. Pour autant, le groupe n’oublie pas basses et batteries qui sont des accompagnateurs essentiels aux compositions. Quelques trompettes font même de très belles apparitions par le biais de notes longuement tenues.
Sans se répéter les chansons suivent des mouvements comparables. Le piano répète ses phrases mélodiques sur un tempo lent, le chant se fait traînant et nonchalant. Puis le rythme s’accélère, le morceau s’intensifie jusqu’à destination d’un solo de piano aussi lyrique que salvateur. Cette musique sous une apparente noirceur se révèle très souvent éclatante et tout à fait accessible malgré la durée des morceaux, dix minutes en moyenne. Là où beaucoup de groupes du genre se complaisent dans des crescendo soniques et apocalyptiques, The Potomac Accord aime couronner ses morceaux joyeusement comme en témoigne ce "Maya" au final de valse crépusculaire emmenée par un carillon enchanteur. Les dénouements des morceaux sont ainsi, des petits bijoux d’envolées, d’espoir et d’enthousiasme. Certes d’autres morceaux jouent plus la carte du néo-gothique ou plus encore d’une tension climatique proche de Slint, flagrante dans l’utilisation d’une basse rampante, d’une batterie aride, et parfois même dans le son métallique d’une guitare électrique ("To Portland, Maine", "All Eyes On Me").
Rien à dire de plus sur cet album somptueux et renversant. Montréal et sa bande de post-rockeux ont désormais du souci à se faire. The Potomac Accord a le blues salvateur et lyrique. Il ne vous reste plus qu’à aller commander l’album sur le site du groupe, faute d’une distribution correcte.
Monsieur Morel
Are They Careless Those Who Leave
When I Am Gone This Will Be Yours
To Portland, Maine
Mail From The Queen Of The West Lawrence Social Alliance
Maya
All Eyes On Me
Of Plagiarism And Flattery