THE TEA SERVANTS – Higher
(Houston Party Records / Poplane)
Il y a des moments magiques dans la pop. Des éclairs de génie qui sauvent une chanson banale, qui la font s’élever au rang de classique – du moins pour ceux qui ont su déceler ce moment. Exemple : prenez l’album qui récapitule plusieurs années des Lucksmiths, "Where Were We", mettez "Can’t Believe My Eyes" et écoutez attentivement la fin du morceau, cette voix qui monte, qui monte, de plus en plus haut, mais furtivement, l’éclair d’un instant. Génial.
De plus en plus haut, c’est aussi l’objectif des Tea Servants avec leur album Higher, la tête de ces Espagnols dans les nuages dès la pochette. Objectif ambitieux qui n’est pas le seul, puisque ces jeunes gens rêvent de chanter comme Jay Jay Johanson, voire comme Michael Jackson, dès le premier morceau. Certes, ça rime, mais tout de même… Drôle d’idée pour un groupe qu’on imagine se réclamer avant tout d’une pop à la XTC/Go Betweens avec un son élégant punky-pop fin 70s début 80s – pour le plus grand plaisir des petits et des grands, d’ailleurs. Les Tea Servants ont du coup quelque chose de remarquablement pop dans leurs mélodies les mieux ficelées, de gentiment punk dans la voix et la violence polie de certaines compositions. Pour couronner le tout, ils savent alterner le charme de thèmes accrocheurs et l’intimité modeste des chansons lentes… Bref, Higher est un bon disque. Alors d’où vient cette impression d’inabouti ? Qu’est-ce qui cloche ? Les paroles, parfois un peu niaises ? Une voix parfois un peu trop nasillarde, outrée ? Le racoleur "I Wanna Be J.J. Johanson" ? Ou est-ce simplement moi qui cloche, enfant gâté qui boude son plaisir et qui n’arrive même plus à déceler les moments de magie ?
Stéphane
I wanna be J.J. Johanson
Faith
My voice
City of cats
Just be patient
The man who rest his soul
The lady is gone
Full of monsters
Piano bar
She’s getting higher
Shiny day