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Disques

Sylvain Chauveau – Nocturne impalpable

SYLVAIN CHAUVEAU – Nocturne impalpable
(Les Disques Du Soleil Et De L’Acier/Chronowax)

SYLVAIN CHAUVEAU – Nocturne impalpable"Nocturne : pièce instrumentale d’un caractère rêveur et mélancolique". Fin de la chronique. Après tout, quoi de plus que cette définition pour décrire les ambiances échafaudées par "Nocturne Impalpable"? Mais chroniquer un disque d’une telle classe en se bornant à une définition du Larousse Illustré serait un peu réducteur, alors voilà…
Il y a quelques semaines, je vous faisais les louanges de "Cinématique" d’Arca dont Sylvain Chauveau n’est autre qu’une des têtes pensantes lorsqu’il ne se consacre pas à son autre projet, Micro:Mega. Cet esthète a ici troqué samples, guitares électriques et autres pulsations électroniques contre cordes, cuivres, pianos et accordéons. Je pourrais vous faire un inventaire des sensations ( mélancolie, légèreté, langueur…) que procurent, à la dérobée, ces nocturnes impalpables, mais ce sont surtout leur délicatesse, leur fragilité et leur introspection qui les rendent attachants et descriptibles. Si introspectifs et délicats qu’ils en deviennent impartageables (impalpables ?). Ces morceaux à l’équilibre fragile ne s’apprécient au final, à leur juste valeur, que dans l’intimité d’un dimanche matin ou dans la solitude d’une soirée d’hiver. Dans ce registre "Nocturne Impalpable" est à écouter à la suite de "The Newton Plum" de Bed, deux albums étonnamment proches dans leurs ambiances et leur démarche, des disques tellement libres, apaisants et intimistes que leur sortie nationale est à vous redonner foi en l’industrie musicale.

Comme chez Bed, le piano de Chauveau est avare et constitue pourtant le fil conducteur du disque. L’instrument économise ici ses notes pour les rendre rares, donc pensées et essentielles. Il les sème avec autant de parcimonie que les premières goûtes de pluie tombant d’un ciel gris annonciateur d’averse. Sur ce doux tempo pianistique, se greffent et se défont, par longues nappes successives, les autres instruments. Une construction musicale qui n’est pas sans rappeler les instrumentaux tout en suspension de Dakota Suite, groupe haïssant la surcharge autant qu’il vénère la simplicité. Mais Chauveau, contrairement à ses alter ego anglais, sait transcender le morbide par un lyrisme maîtrisé, lyrisme pas si éloigné que ça de celui d’un Tiersen sur les morceaux calmes.

Comme toutes les œuvres maîtrisées et posées, "Nocturne Impalpable" a le défaut de ne pas retenir l’attention en continu. Il faut s’immerger complètement dans cet album pour en saisir les contours. On peut reprocher à "Nocturne Impalpable" de devenir effectivement un peu flou lors d’une écoute distraite pour finalement ne plus y discerner les morceaux, ni leurs propos, ni leurs nuances. Mais si le flou peut être mystérieusement beau en photographie, il en est de même pour ce nocturne là…

De là à vous faire l’éloge du flou musical, j’en suis loin. Trêve de longs discours puisque tout est là, "Nocturne Impalpable" : Disque instrumental d’un caractère rêveur et mélancolique.

Mr Morel

Blanc
Cet Enfer Miraculeux
Radiophonie n°1
Doucement, Le Grain De Sa Peau

Ocre

Radiophonie n°2
Adieu Miséricorde

Léger
—-
Le Monde Intérieur
Arachnéenne Encore
—–
Je Me Suis Bâti Sur Une Colonne Absente
——
Radiophonie n°3
Nocturne Urbain

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