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Maximilian Hecker – Interview

MAXIMILIAN HECKER

 

MAXIMILIAN HECKERUn jeudi pluvieux, un allemand pas loquace qui surveille du coin de l’oeil l’évolution de son sachet de thé dans son eau chaude, en attendant que le garçon en face de lui en ait fini avec ses questions… hum, pas grand chose à ajouter. Si j’étais spécialiste en psychologie musicale de comptoir, je dirais que ce garçon a cet indéfinissable et touchant mélange d’orgueil et de timidité hypertrophiés auquel on reconnait un artiste doué, sensible mais jeune… comme je suis plutôt bas du front comme gars, je vous conseillerais juste d’aller acheter "Infinite Love Songs", le premier album de Maximilian Hecker. Sa musique parle pour lui.

Je viens de Berlin, j’ai 23 ans… et je fais de la musique.

J’ai lu dans ta biographie que tu jouais autrefois de la guitare tout seul dans la rue, c’est exact ?
Ja (en allemand dans le texte).

Tu faisais ça pour gagner de l’argent ou pour t’amuser ?
Non, c’était pour rencontrer des gens, jouer ma musique devant eux. Pour sortir.

Tu as joué dans des groupes quand tu étais plus jeune ?
Oui, en tant que batteur. Mais cela fait huit ans que j’enregistre mes chansons tout seul chez moi. J’ai arrêté de jouer avec d’autres il y a deux ans, parce que les autres musiciens voulaient arrêter de jouer dans le groupe, pas parce que je voulais me consacrer entièrement à ma musique.

Tu as signé chez Kitty-Yo. Comment es-tu rentré en contact avec eux ?
Je joue au football avec l’un d’entre eux. Je lui ai passé une démo et il l’a aimée.

Cela peut paraître surprenant que tu aies signé sur un label plutôt connu pour ses sorties électroniques et expérimentales alors que ta musique est plutôt pop.
Oui, mais ils sortent aussi des disques pop, donc ça ne me gène pas, peut-être qu’ils ne les sortent pas en France. Connais tu Raz Ohara ? il a sorti un disque très pop, avec de la guitare acoustique chez Kitty-Yo. Pareil pour Kante.

Les allemands sont plus reconnus pour la musique purement électronique à l’heure actuelle.
Oui, mais c’est une coïncidence si je suis allemand. Si j’habitais en France, je ferais exactement la même musique.

Tu as enregistré tes demos sur un huit pistes et j’ai lu que tu n’avais pas réenregistré ces pistes pour l’album, mais que tu les avais utilisées telles quelles ?
J’ai juste refait les voix en studio, et fait le mixage avec les pistes instrumentales. Les demos ne sonnaient pas correctement car je ne suis pas un ingénieur du son. Mais comme je joue de tous les instruments, cela aurait pris un temps fou de tout réenregistrer, plus d’une centaine de pistes. Tommie Eckhart m’a aidé à travailler sur le son, car il s’y connaît dans ce domaine.

Tu es relativement jeune. De nos jours, la jeunesse semble de nouveau être un argument commercial avec Sondre Lerche, Electric Soft Parade. Tu penses que c’est un avantage d’être jeune dans le monde de la musique ?
Je pense que ça a toujours été le cas… peut-être à part dans certaines périodes où l’on appréciait plus les gens ayant une certaine maturité. C’est assez vrai pour les acteurs dans les années 50-60

Comment as-tu choisi le titre de ton album, « Infinite Love Songs », que signifie-t-il pour toi ?
Oh, pas grand chose… il représente l’exagération, une dramatisation à l’extrême…

Tu penses que l’amour est un thème inépuisable pour l’écriture de chansons ?
Je ne sais pas, je n’ai pas tant d’expérience que cela avec l’amour, à part au sein de ma famille. Ce n’est pas tant d’amour que je parle, que d’un désir pour une certaine paix spirituelle, une autre dimension.

Tu as grandi pendant les années 80. Comment as-tu été influencé par la musique de cette époque ?
En fait, je n’écoutais pas la musique de l’époque, seulement les Beatles. La musique des années 80 ne m’a pas influencé.

Tu peux m’en dire plus à propos de tes pochettes ?
C’est une belle image, avec une dimension dramatique, comme la musique. C’est l’œuvre d’un de mes amis, qui peint. Nous avions le choix parmi sept images, deux avec des filles, le reste avec des garçons… je ne voulais pas d’un garçon bizarre sur ma pochette, donc j’ai choisi une fille. Et je trouve ça sympa.

Tu vas faire des concerts dans le futur ?
Oui, je reviendrai en France le mois prochain. Je serai seul sur scène. A part ça, je n’ai pas de projet particulier, je continue à écrire des chansons.

Merci à Bérengère, Marion, Mélanie…

Photo de Nilna Rinne.
Propos recueillis par Guillaume.

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