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Disques

Vincent Gallo – When

VINCENT GALLO – When
(Warp/Source)

VINCENT GALLO - WhenVincent Gallo sait tout faire. Dans le désordre : peintre, mannequin, photographe, pilote de moto, acteur, réalisateur, journaliste, et la liste n’est sûrement pas exhaustive. Certaines de ses œuvres étaient d’ailleurs récemment exposées à la galerie Agnès b, à Paris. Evidemment, il est aussi musicien, et When n’est pas son coup d’essai. Après avoir joué dans une poignée de groupes dont le point commun fut de se séparer après le premier concert, et accompagné sur scène Gray, la formation du peintre new-yorkais Jean-Michel Basquiat, à la fin des années 70, il enregistre un album au sein de Bohack, puis la bande originale d’un film d’Eric Mitchell, The way it is, au début des années 80. Plus récemment (en 1997), il compose la bande originale de Buffalo 66, film qu’il a également écrit et réalisé, et dont il occupe le premier rôle, aux côtés de Christina Ricci (quand je vous disait qu’il savait tout faire…). Evidemment, la plupart de ces disques sont aujourd’hui devenus introuvables, mais Vincent Gallo annonce, sur son site web, la réédition l’année prochaine chez Warp des différentes bandes originales qu’il a enregistrées, ainsi que la sortie prochaine de cassettes de hip-hop enregistrées au début des années 80 (si, vous avez bien lu !)

Mais parlons un peu de « When », enregistré, d’après les notes de pochette, dans un endroit pompeusement appelé « The university for the development and theory of magnetic tape recorded music studio ». Traduction : la cave de la maison de Gallo, à Los Angeles, avec pour seul équipement high-tech, de vieux magnétos rafistolés. A l’image de la technologie employée, le disque fait lui aussi dans l’économie de moyens. Tantôt instrumentales, tantôt chantées d’une voix fluette, presque timide, les compositions de « When » sont des comptines mélancoliques d’une effrayante simplicité : quelques arpèges, quelques accords de guitares, trois ou quatre notes de clavier, de basse, une poignée de bruitages divers, non identifiables et, de temps en temps, une batterie anémique qui vient marquer un rythme plus qu’incertain. Lorsqu’il chante, Vincent Gallo fait également dans la retenue, dans l’économie de mots, limitant ses textes à quelques vers sur sa solitude ("Yes, I’m lonely"), sur une fille qu’il a connue, autrefois ("Laura"). Et lorsqu’il ne chante pas, c’est une guitare ou un clavier qui prend le relais, tissant d’improbables mélodies qui semblent souvent totalement improvisées, renforçant l’atmosphère de rêverie cotonneuse qui se dégage de l’ensemble. Dès le morceau d’ouverture, "I wrote this song for the girl paris hilton", on entre dans l’intimité de ce disque à l’ambiance étrange, et l’on ne parvient à s’en détacher qu’une fois le dernier titre achevé. Succession de pièces musicales à l’envoûtante beauté, que leur simplicité rend encore plus magiques, « When" fait preuve d’une étonnante homogénéité, et aucun titre ne semble « raté » ou moins bon que les autres. D’ailleurs, à chaque fois que je pose ce disque sur la platine, c’est pour l’écouter en entier, comme s’il ne s’agissait que d’un long morceau de quarante minutes.

Yves

I wrote this song for the girl Paris Hilton
When
My beautiful white dog
Was
Honey bunny
Laura
Cracks
Apple Girl
Yes I’m lonely
A picture of her

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