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Disques

Ryan Adams – Gold

RYAN ADAMS – Gold
(Lost Highway/Universal)

RYAN ADAMS - GoldPour reprendre une formule facile, voilà un double album (exercice casse-gueule s’il en est) qui est loin d’être simple. Et en rédiger une chronique objective et informative s’apparente à un exercice délicat qui nécessite pas moins d’une trentaine d’écoutes dans une demi-douzaine d’humeurs différentes. Et même après cela, il n’est pas vraiment certain que je puisse répondre à la question qui me taraude depuis que « Gold » s’est posé (assez lourdement) à la maison : Faut-il croire la hype qui fait de Ryan Adams un brillant compositeur de chansons intemporelles ou n’a-t-il pas tombé le masque en se dévoilant comme un pâle plagiaire d’artistes bien plus lumineux que lui ?
D’abord les faits : les 21 (!) titres de « Gold » ont été composés et enregistrés en un mois, sous la houlette d’un producteur excessivement subtil (Ethan Johns, définitivement intronisé Nigel Godrich de l’americana) et une bande de musiciens globalement moins raffinés. Difficile en outre d’y trouver la marque d’un style particulier, dans la mesure où Ryan Adams tente, avec un peu moins de réussite cependant, d’y trouver la même alchimie que Stephen Stills dans son « Manassas » de 1970 : un peu de country, deux doigts de soul, du rock aux ongles sales, quelques lichettes de blues, etc… Bref, tout et parfois n’importe quoi mais pas seulement.
Du côté de l’accusation, impossible de nier que « Gold » est un merveilleux playground pour jouer au blind-test des influences, son auteur citant sans vergogne de nombreux cadors de la musique populaire comme Van Morrisson (voix, arrangement, accent irlandais, tout), Neil Young, les Rolling Stones de « Gimme shelter » (pas les pires donc), Townes Van Zandt et j’en oublie. La dévotion du bon soldat Ryan peut déjà en soi susciter un légitime agacement, d’autant plus qu’à d’autres occasions l’intéressé manifeste un énorme potentiel et place la barre tellement haut qu’il est miraculeux qu’il arrive à la franchir. Il faut oser en particulier une chanson comme « Wild flowers », ballade diaphane suspendue à une corde de violon, que son auteur parvient à réchauffer et à faire vivre comme s’il sauvait un oisillon tombé du nid. Il faut avoir l’audace de laisser couler une guitare fluide et un talk-over indolent par-dessus et réussir ainsi la meilleure (je pèse mes mots) chanson sur Los Angeles jamais écrite (« La Cienega just smiled »). Disque trop touffu, trop dense et trop référencé, « Gold » n’atteint jamais malgré ces éclairs le niveau qui faisaient des précédents albums de Ryan Adams (« Pneumonia » avec son ex-groupe Whiskeytown, « Heartbreaker » en solo), de précieux compagnons. Comme chacun sait, qui trop embrasse…

Jean-Christophe

New York, New York
Firecracker
Answering bell
La Cienega just smiled
The rescue blues
Somehow, someday
When the stars go blue
Nobody girl
Sylvia Plath
Enemy fire
Gonna make you love me
Wild flowers
Harder now that it’s over
Touch, feel and lose
Tina Toledo’s street walkin’blues
Goodnight Hollywood Blvd
Rosalie come and go
The fools we are as men
Sweet black magic
The bar is a beautiful place
Cannonball days

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