JOHN MATTHIAS – Smalltown, Shining
(Lifelike / Chronowax)
Ca commence par un morceau énorme, un tube électro-folk en puissance, à la fois délicat et empreint d’une violence retenue. Une guitare acoustique y joue à cache-cache avec des claviers Korg et autres programmations judicieuses pour un mariage entre l’organique et l’électronique de haute voltige : Nick Drake ressuscité pour découvrir les joies du synthétiseur.
Cette entrée en matière est un peu, paradoxalement, la faiblesse de cet album puisque la suite ne peut paraître que décevante après ce morceau-single grandiose. Pourtant peu à peu, écoutes après écoutes l’album s’apprivoise et l’on apprend à apprécier certaines petites richesses cachées dont regorge ce « Smalltown, Shining ». Ici un accordéon flirtant avec une rythmique en forme de son de locomotive, là un morceau semblable à une mélodie de boîtes à musique faite pour bercer ou encore une flûte voluptueuse comme échappée d’un quintet de Jazz. Les combinaisons d’instruments et des machines deviennent toutes plus intelligentes les unes que les autres au fil des chansons, toujours plus inventives, d’un équilibre parfait. Trop parfait peut-être justement, trop équilibré… John Matthias aurait éventuellement gagné à être moins sage, à pousser plus loin ses expérimentations électroniques. C’est d’ailleurs lorsque les programmations et les claviers se font plus agressifs que les morceaux gagnent en intensité. Dommage…
Mais il est évident que derrière John Mathias (qui fut jadis violoniste pour Radiohead, ça méritait précision) se cache un potentiel des plus excitants. Le bonhomme sur la fameuse chanson d’ouverture prône la patience, alors j’attendrai (au tournant) la suite avec envie.
monsieur Morel
All The Time in The World
Moneybox
Today, I Will Shop Better
The Fire Engine
Let’s Give Delores One More Try
Three Chord Trick
Smalltown, Shining
Talk To Me
The House On Top Of The Hill
Worksong