SUMMER HYMNS – A celebratory arm gesture
(Misra Records)
L’accroche est facile, mais néanmoins vraie : Summer hymns, disque de (mon) été. Et peut-être du vôtre si vous vous dépêchez. Pour résumer : le deuxième disque de ces américains d’Athens est un disque pop discrètement incroyable, comme l’était déjà leur premier album, chroniqué précédemment ici. Un de ces groupes pour lesquels le chroniqueur fantasme sur un petit pouvoir spécial de manipulation à distance qui conduirait plusieurs milliers de personnes à aller acheter cette galette (bientôt distribuée en France). A celebratory arms gestures plaira forcément aux habitués des ballades anémiques de Sparklehorse ainsi qu’aux fervents supporters de la pop orchestrale des Flaming lips. Et même mieux : il consolera les gens déçus (il y en a) par le dernier opus redondant de Mark Linkous ou par le rock pompier de Mercury rev : plus mélodique, plus sensible, plus imaginatif que les disques cités au-dessus, A celebratory arms gesture joue dans la cour des grands sans avoir besoin de Dave Fridmann ou d’une caution de l’indie jet-set (pas de duo avec Thom Yorke ou PJ Harvey). Juste un disque lumineux et sensuel, à la fois classique et échevelé, un chef d’oeuvre de psyché pop charnière entre l’air (on n’a pas dit Air, mais Wyatt, le Pink Floyd d’avant le tiroir-caisse) et la terre (l’old-time des Appalaches, Neil Young). Un disque à tiroirs, on l’ouvre pour prendre une dose de pop millésimée (One more teardrop) on se retrouve avec du folk électro (After hours). On croit pouvoir pleurer de bonheur sur la plus belle ballade de l’année (Everything at once) et voilà que débarquent les boucles de Softigon, Steve Reich pas loin. Ailleurs, basse aventureuse et cuivres font bon ménage : ce groupe pourrait avoir « Sky’s the limit » comme devise. A son échelle (modeste), Summer hymns vient de réaliser un fantasme musical rarement réussi : à partir de d’influences et d’envies hétéroclites, enregistrer un disque harmonieux mais surprenant, joyeux et mélancolique, dense mais fluide. Quelque chose comme la quadrature du cercle. Ou la promesse d’un été permanent.
Laurent
The twilight
One more teardrop
Fuzzy side of life
After hours
Turn here
Something’s going on
Trolling on the lake
I could give the world away
Softigon
Everything at best
Closure eyes
The daybreak