RICHARD THOMPSON- Action packed : the best of the capitol years
(Capitol)
Richard Thompson est l’unique représentant britannique d’une catégorie d’artistes couramment répandue de l’autre côté de l’Atlantique : le va-de-lagueule génial oublié par le succès, le genre de bonhomme qui a vendu dans le monde tout au long d’une carrière solo démarrée en 1971 autant de disques que Limp Bizkit en une semaine à Pensacola, Floride. Les cris d’extase d’une large fraction de la critique à chaque parution d’un album de l’Écossais n’ont jamais suffi à convaincre des auditeurs apparemment rebutés par leur incapacité à classer l’animal (rock celtique? british folk?), sa dégaine d’ours des Highlands et son refus obstiné de toute compromission commerciale.
Désolé d’insister mais la sortie de cette remarquable anthologie en solo permet au scribouillard de POPnews d’en remettre une couche. Oui, Richard Thompson est un génie, le seul qui a réussi à marier une tradition musicale séculaire (disons celtique pour aller vite) et les canons d’une écriture pop serrée, précise et lumineuse. Et ceux qu’inquiéterait sa réputation méritée de guitariste virtuose et qui craindraient une déferlante de solos brutaux et sans âme peuvent être rassurés : Thompson sait (comme Robbie Robertson à qui on peut le comparer) qu’un grand guitariste se reconnaît autant à ce qu’il ne joue pas qu’à ce qu’il joue et a fait de la discrétion sur le manche une vertu cardinale. Pour une première découverte, on ne saurait trop conseiller de se jeter sur les ballades " Beeswing " " King of Bohemia " et " Cold Kisses " (impitoyable description d’un jaloux) avant d’embrayer sur le versant plus rugueux : " Keep your distance " délicieusement pop, " Razor dance " power-song effilée et le magique " Coocksferry queen ", qui commence comme le " Long black veil " de Johnny Cash et s’achève comme un morceau de british blues raclé jusqu’à l’os. Et pour les fans (si si il y en a), signalons au passage deux inédits extraits des sessions d’enregistrement de " Mock Tudor " tellement ébouriffants qu’on trépigne d’impatience à l’idée qu’il puisse en exister d’autres du même calibre.
JC
Turning of the tide.
Waltzing’s for dreamers.
1952 Vincent black ligthning.
I misunderstood
I feel so good
Keep your distance
King of Bohemia
I can’t wake up to save my life.
Beeswing
The ghost of you walks.
Razor dance
Cold kisses
Bathseba smiles
Cooksferry queen
Uninhabited man
Walking the long miles home
Persuasion
Mr Rebound
Fully qualified to be your man.