MARK EITZEL – The Invisible Man
(Matador / PIAS)
A l’âge où ses contemporains se rangent des voitures en se concentrant sur ce qu’ils savent faire, Mark Eitzel se cherche. Et depuis la séparation d’American Music Club, de pop REMienne ("Wish" largement sous-estimé) en folk froid ("Caught in a trap" légèrement surestimé), il ne s’est visiblement pas encore trouvé. Rien d’étonnant donc à ce que pour "The invisible man", nouvel album paru après trois ans de silence, il ait opté pour des arrangements inédits chez lui, à base d’électronique soft, de nappes de synthés et de percussions amorties. Après avoir salué son éclectisme et sa curiosité (et écouté le disque), il faut bien reconnaître que ce mariage de la carpe de Bristol et du lapin de San Francisco donne un résultat mitigé qu’on pourra résumer en sept mots : A fait mieux avant ; fera mieux après. Bien sûr, Mark Eitzel conserve toujours sa belle voix soul et n’a pas totalement remisé sa guitare acoustique au clou mais cette orientation trip-hop ne rend pas totalement justice à un talent de song-writer qui, lui, reste intact. Au final, "The invisible man" reste un album assez monolithique, difficile à appréhender dans sa globalité et qu’on jugera suivant l’humeur du moment reposant ou ennuyeux. Et si Mark Eitzel est finalement acquitté au bénéfice de l’espoir qu’il fera mieux la prochaine fois, il le doit à deux petites pépites dont il sera difficile de se lasser : une délicieuse chanson d’amour optimiste ("Can you see") et une ritournelle loureedienne envapée idéale pour le sing-along ("Proclaim your joy"). Un peu léger malgré tout pour un grand retour.
Jean-Christophe
The Boy With The Hammer In The Paper Bag
Can You See?
Christian Science Reading Room
Sleep
To The Sea
Shine
Steve I Always Knew
Bitterness
Anything
Without You
The Global Sweep Of Human History
Seeing Eye Dog
Proclaim Your Joy