TINDERSTICKS – Can Our Love…
(Beggars Banquet/Naïve)
« Curtains » marquait la transition, « Simple Pleasure » l’affirmation, « Can Our Love … » sera le recommencement. Ca y est les Tindersticks ont revendiqué leur découverte du révérend Al Green, ils ont digéré son influence et ils reviennent au pays des cœurs brisés. Un peu plus soul, plus souples, moins raides. Ils se laissent porter par le temps, nonchalants, la voix posée, stable, imperturbables dans leur contemplation des accrocs de la vie.
« Dying slowly » est le retour au affaires folk, guitare, basse et violons discrets. « People Keep Comin’Around » reprend le groove et les trompettes. Une guitare électrique tendue dispute la vedette à la voix de Staples. Al Green n’est décidément pas loin. Et puis suit une chanson déguinguandée, abrupte, approximative, seulement soutenue par Staples et sa voix d’or. « Can Our Love… » enfin, chanson titre et pièce maîtresse de l’édifice, enfonce le clou, les Tindersticks sont toujours la. Moins monolithiques, plus variés mais toujours aussi solides … presque rassurants et magnifiquement hypnotiques.
Et c’est comme ça que se déroule la suite de l’album, dans un état d’hypnose, sorte de rêve éveillé cotonneux où la voix est le seul guide dans la torpeur ambiante. Mais attention, tout cela est voulu. C’est à dessein que les Tindersticks nous bercent, c’est pour mieux nous emprisonner dans leur magie, non pas qu’on ait besoin de cela pour nous retenir sur l’album mais juste pour nous mettre dans les meilleures dispositions pour apprécier sa douceur et son confort. Tout en suspension « Can Our Love… » est un voyage au pays de Morphée les yeux grands ouverts.
Gildas
Dying slowly
People Keep Comin’ around
Tricklin
Can Our Love…
Sweet release
Don’t ever get tired
No man in the world
Chilitetime