ELEVATOR – A Taste Of Complete Perspective
(Teenage USA)
Le mouvement autoproclamé du retour à l’acoustique devenant un peu pénible, le moment est bien choisi pour écouter à peu près son exact opposé sur le spectre musical, une musique électrique et psychédélique. Groupe canadien composé d’ex Eric’s trip (et plus classiquement rock que Godspeed the machins), Elevator ne va pas plaire à ceux qui pensent que l’équation riffs+mystique = quelque chose de forcément très suspect. D’emblée le spectre 70’s fait peur. Et pourtant… Intense et dérangé (My library in the weeds) ou plus calme et dérangé aussi (Remember me, Serenity), Elevator est fascinant comme une télé à l’écran parasité : ce qui n’est qu’un apparent désordre répétitif (l’antenne cassée de I’m a radio station, par exemple) révèle une nouvelle perspective (A taste of the great beyond) Attention avant d’entrer : on ne parle pas ici d’un psychédélisme baba gentiment naïf et coloré, dans la lignée du yellow submarine. Le psychédélisme d’Elevator est plus monochrome, torturé et tellurique, limite dangereux. Les quelques moments d’apaisement fumeux sont vite balayés. Pour les érudits de la chose rock, on évoquera le Pink Floyd de Saucerful of secrets (l’ultime album avant le ramollissement) ou Hawkind. Pour les plus jeunes on pourrait parler du Sonic Youth de Daydream Nation ou des tous premiers (et fracassés) Flaming lips. A la fois psychotrope et psychotique, Elevator réinvente un acid-rock ou l’acide serait plus sulfurique que chimique. Cet ascenseur là ne vous emmène pas au (septième) ciel, il vous fera plutôt visiter la cave. Sans soupirails, la cave.
Laurent
Driftwood
My library in the weeds
Balance
Oh traveller beyond
A taste of complete perspectivr
I’m a radio station
The animals
Two peoples
Remember me, serenity
Flying
Uncover
The leaf
A taste of the great beyond