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Disques

Jim White – No such place

JIM WHITE – No Such Place
(Luaka bop/Virgin)

JIM WHITE - No Such PlaceRares sont les disques tels que celui-ci qui dès les premiers titres donne le sentiment à l’auditeur qu’il tient enfin quelque chose – même s’il ignore encore quoi. Ce qu’il sait en revanche, pour s’être renseigné, c’est que Jim White est un drôle d’oiseau. Après avoir passé sa jeunesse dans une communauté pentecôtiste de Floride, White devint surfer professionnel, puis top-model en Italie avant de se tourner vers la musique et de sortir en 1997, sur le label de la tête désormais chercheuse David Byrne, son premier album " wrong-eyed-Jesus ". A l’époque, cette collection unique de chansons country-folk cintrées, profondément imprégnées de l’imagerie sudiste chère au Gun Club ou plus récemment à Johnny Dowd, avait semé des doutes sur la santé mentale de leur auteur. Et si " No such place " prouve que Jim White n’est pas fou, il fait effectivement tout pour qu’on croit le contraire.
Il serait tentant d’aimer ce disque pour plein de mauvaises raisons – par exemple parce que Jim White réussit un magistral cross-over en convoquant sur certains titres la rythmique de Morcheeba pour accompagner son banjo (Beck aurait dû essayer), ou la production luxuriante et subtile d’Andrew Hale sur, au hasard, " the wrong kind of love ". Ce qui frappe surtout à l’écoute de " No such place ", c’est l’incroyable qualité d’écriture qui en émane, un peu à l’image du Tom Waits de " Swordfishtrombones ", mais qui se serait enfin décidé à chasser les moustiques. Ce song-writing racé n’est jamais aussi prenant que dans les titres les plus moites et les plus hantés, où White semble traîner une malédiction de hillbilly fantôme condamné à marauder sur des routes poussiéreuses en mendiant le soir dans les honky-tonks afin de poursuivre son errance (" Christmas day " est une pure merveille). Au-delà des chansons, ce nouvel alligator de Floride raconte des histoires, à la fois pleines de sel et effrayantes, et suffisamment tongue-in-cheek pour qu’on ne le prenne pas (toujours) au sérieux. Rien que les titres des morceaux (reportez-vous au track-listing un peu plus bas) vous donneront une idée de ce parfait équilibre entre le fou-rire et la terreur. Voilà un album qui réconcilie à la fois le son de Bristol, Cormac Mc Carthy, le Yellow magic orchestra et le southern rock. C’est exceptionnel.

Jc

Handcuffed to a fence in Mississipi
The wound that never heals
Corvair
The wrong kind of love
10 miles to go on a 9 mile road
Christmas day
Bound to forget
God was drunk when He made me.
King of the road
Ghost-town of my brain
Hey ! You going my way ? ? ?
The love that never fails
Corvair reprise

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