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Disques

Summer Hymns – Voice brother and sister

SUMMER HYMNS – Voice brother and sister
(Misra)

SUMMER HYMNS - Voice brother and sisterC’est curieux parfois comment les disques peuvent trouver leur chemin pour s’insinuer en nous insidieusement, et quelquefois nous choisissent plus que nous les choisissons. Ainsi de ce premier album de Summer hymns : un nom mystérieux, des comparaisons flatteuses (galaxie 500 ou neutral milk hotel), des commentaires épars mais enthousiastes font que l’album s’est déjà infiltré en nous avant son achat effectif dans une petite échoppe new-yorkaise. Et de plusieurs écoutes naît vite la certitude d’avoir trouvé là l’un des albums de l’année. De quoi s’agit-il ? D’un groupe de Géorgie mené par Zachary Gresham, Derek Almstead et quelques un de leurs amis. Si le groupe livre quelques perles pop dans le giron des Beatles ’67 (Beginning to see, Halfsick of shadows), la vraie spécialité du groupe semble les ballades touffues, aux forts parfums de psychédélisme rural. Psychédélisme car le groupe aime construire des morceaux tout en méandres cotonneux, ajoutant des couches luxuriantes d’instruments variés, banjos, clarinettes, orgues, loops. Rural car cette musique – qui pourrait être une bande son idéale pour les nouvelles de William Goyen- ne cache pas ses ascendances terriennes et n’oublie pas ses racines folk. Ainsi, Stick your tail in the wind pourrait émaner d’un Sparklehorse en très grande forme, tandis que Train song fait oublier les Radar brothers ou Kingsbury manx sans problèmes. Mais jusqu’ici, pas de génie, seul un talent évident et pourtant pas démonstratif, un charme sudiste fait de nonchalance, de sensualité diffuse et de mystère. Avec New underdressment on a affaire à tout autre chose : six minutes extraordinaires d’un morceau mille-feuilles, au croisement rêvé mais jamais rencontré entre quelques unes de mes musiques favorites : le Neil Young des campagnes, les Byrds de l’ère spatiale, le Pink Floyd imprévisible des débuts ou encoreles agitations sonores de Soft machine. Le très floydien eating, bark et l’instrumental Miriam moon is best friends with the stars at nite (évoquant un Robert Wyatt joueur) confirment les promesses faites. Dans ce grand bain de lumière, pas de place pour l’ombre et le mauvais temps : à peine une brume légère nimbe t-elle les morceaux de contours indécis. Habitués aux disques exsudant les sentiments les plus extrêmes, on est heureux de trouver ces jours-ci une musique vouée à la sensation pure : des hymnes gracieux et fluides à toutes les visions flottantes, colorées et fuyantes qui passent lorsqu’on a les yeux mi-clos face au soleil. Bienvenue à Summer Hymns dans notre petit panthéon personnel.

Laurent

1
2 beginning to see
3 mr. brewer (cackle, cackle)
4 stick your tail in the wind
5 a songbird I will find
6 halfsick of shadows
7 new-underdressment
8 knock louder
9 denotata
10 train song
11 I shall miss missing you
12 In crumb’s mind
13 eating, bark…
14 Miriam moon is best friends with the stars at nite…
15 …mazeway/memorie

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