ROCKET BURST FROM THE STREETLAMP – Above a moving train
(Archenemy)
Voix éthérée, guitares bruitistes sachant se faire délicates et caressantes, de My Bloody Valentine aux Cranes en passant par Mazzy Star et Luna, les références semblent évidentes. Mais ce serait trop facile et trop réducteur, car la musique des « Rockets… » c’est quand même beaucoup plus que ca. Issu de la scène « arty » de Boston, Rockets Burst From The Streetlamp fait partie de ces quelques groupes qui réussissent sans peine à associer une forte vision intellectuelle et artistique à un sens rare de la mélodie et de la suspension. La bibliographie en fin de livret cite Georges Bataille, Anais Nin ou Peter Greenaway mais aussi et surtout Kieslowsky a qui toute une chanson (« Krysztof ») est dédiée. On retrouve sur tout le disque une volonté distincte de construire une oeuvre élaborée et alambiquée allliée à une certaine esthétique rêche, abrupte mais pas austère. Intellectuelle donc, c’est pourtant aux tripes que la musique des Rockets Burst From The Streetlamp s’attaque. Prônant le détachement et la contemplation elle crée une atmosphère flottante qui prend l’auditeur à la gorge et le mène par le bout du nez pour l’abandonner à son pauvre sort en fin de disque après un morceau de bravoure de 7 minutes sur lequel le groupe justifie son nom détonant à grand renforts de larsens. Ce disque est aussi bon qu’il est beau.
Gildas
1. Casillero del Diablo
2. These Are Not My Words
3. Black
4. Brown
5. Krzysztof
6. Autumn
7. Christmas
8. Fifteen
9. Interspatial